Des officiels à la session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO (ph)

Le Conseil des ministres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)  a tenu une réunion à Accra au Ghana pour débattre des implications du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l'espace régional. Les trois pays cités se sont retirés de la CEDEAO pour créer l'Alliance des États du Sahel (AES).

La session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO s’est tenue du 22 au 23 avril 2025 au Ghana sur le plan d'urgence et les modalités du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l'organisation.

Cette réunion, mandatée par les chefs d’Etat et de gouvernement lors de sa 66e session ordinaire, a pour but d'analyser les plans d'urgence et les mécanismes de séparation, y compris l'impact sur les programmes régionaux, la relocalisation des institutions et la continuité de la libre circulation des personnes et des biens dans la région.

Appel solennel du Nigeria

Le ministre nigérian des Affaires étrangères et président du Conseil, l'ambassadeur Yusuf Maitama Tuggar, qui a présidé la session, a remercié le gouvernement et le peuple ghanéens pour leur hospitalité et a salué le lancement symbolique des célébrations des « 50 ans de la CEDEAO » à Accra.

Dans son discours, le ministre Tuggar a lancé un appel à l'unité et à la résilience au moment où la CEDEAO fait face à un défi sans précédent pour cause du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger du bloc régional. Il a prié les Etats membres de rester concentrés sur la vision à long terme de l'intégration et de la coopération régionales.

Sur l’objectif de la réunion, le chef de la diplomatie nigériane a relevé que

« Nous n’avons jamais souhaité débattre du retrait des États membres… mais nous devons désormais tracer une voie tournée vers l'avenir ». Il s'est dit confiant que le bloc régional sortira renforcé du retrait des trois pays.

Pour sa part, le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a réaffirmé l’engagement de la CEDEAO à protéger ses valeurs fondamentales face au retrait formel du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Il a noté que, bien que ces pays aient bénéficié de longues années d'intégration à travers le Protocole de libre circulation, le Programme de libéralisation du commerce de la CEDEAO et les programmes régionaux de développement multisectoriel, leur sortie, avec effet au 29 janvier 2025, appelle à une réponse coordonnée.

Après la session extraordinaire du Conseil des ministres, la Commission de la CEDEAO devra présenter des mémorandums sur plusieurs questions cruciales, notamment le processus officiel de retrait, la suspension des programmes dans les pays sortants et les défis liés à la libre circulation des personnes, des biens et des services.

Ouverture du Ghana et de la Sierra Leone

Faisons remarquer que sur une note de bémol, Samuel Okudzeto Ablakwa, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, a fait savoir à ses collègues que bien que les relations puissent être officiellement rompues avec les pays de l’AES sur le papier, la réalité est une autre chose sur le terrain car il y a des liens culturels et économiques profonds qui unissent les peuples de l'Afrique de l'Ouest.

Sur cette note, le ministre Ablakwa a assuré que le Ghana va coopérer en étroite collaboration avec tous les États membres et la Commission de la CEDEAO pour sauvegarder la cohésion régionale et le bien-être des citoyens

Cet avis est partagé par le ministre sierra léonais des Affaires étrangères, Timothy Kabba qui a rappelé à ses collègues l'impératif et la responsabilité morale qui leur incombent de maintenir l'unité et le progrès de la Communauté, comme l'avaient envisagé les pères fondateurs. Il a souligné l'importance de montrer un visage humain aux nombreux citoyens des pays de l'AES qui ont contribué à l'intégration de la communauté au cours des 50 dernières années.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com –