Yassongui Mamadou Sékongo mardi à Abidjan

Le Professeur Yassongui Mamadou Sékongo, directeur général du Centre national de la transfusion sanguine de Côte d’Ivoire (CNTS-CI), était l’invité du Centre d’Information et de Communication gouvernementale (CICG) ce mardi 22 avril 2025, dans le cadre de sa tribune hebdomadaire intitulée “Tout Savoir sur...”. Lors de cette rencontre, il a réaffirmé l'importance vitale du don de sang et les enjeux qui y sont liés, soulignant que ce geste noble est essentiel pour la survie de tout être humain.

« Que vous soyez un bébé, un jeune homme, une femme ou un senior, nous avons tous besoin de sang à un moment donné de notre vie. Que ce soit à la suite d'un accident, d'une piqûre de moustique entraînant le paludisme, lors d'accouchements pour les femmes enceintes, ou en raison de maladies génétiques comme la drépanocytose, qui touche environ 16 % de la population et nécessite des transfusions, sans oublier les cancers sous toutes leurs formes », a-t-il expliqué.

Le directeur général a également mis en lumière les efforts déployés par le gouvernement depuis 2022, qui ont permis d'augmenter les taux de prélèvement. Un véritable tournant a eu lieu en 2023 avec le renforcement des capacités opérationnelles du CNTS-CI, transformant ainsi l'activité transfusionnelle en Côte d'Ivoire. Il a mentionné des réformes telles que l'uniformisation du coût de la poche de sang à 3 000 FCFA, ainsi que d'autres initiatives qui ont contribué à renforcer la confiance entre les populations et le gouvernement.

« Depuis 2022, nous avons atteint un taux de satisfaction de 94 %, puis 96 % en 2023. En 2024, de manière spectaculaire, nous avons réalisé un taux d'atteinte des objectifs de prélèvement de 100 %, grâce à l'engagement du gouvernement et surtout à ces héros silencieux que sont les donneurs de sang », a-t-il poursuivi.

Cependant, il a souligné que des défis subsistent sur la voie de l'autosuffisance. « Le don de sang est un processus continu, car le sang prélevé a des délais de conservation variant de cinq jours à un an, selon le type de produit. En Côte d'Ivoire, nous comptons environ 30 millions d'habitants, dont près de 60 % ont entre 15 et 65 ans, représentant environ 18 millions de personnes. En théorie, nous devrions avoir entre 2 et 3 millions de donneurs de sang. Cependant, avec notre base de données fiable, nous n'avons que 800 000 donneurs enregistrés. Pourtant, avec plus de 5 millions de foyers en Côte d'Ivoire, si chaque foyer enregistrait un donneur, nous serions totalement autosuffisants en produits sanguins », a indiqué le Professeur Sékongo.

Selon lui, les besoins en sang dans les hôpitaux sont tels que le CNTS doit fournir quotidiennement 1 250 poches de sang, ce qui nécessite en moyenne le prélèvement de 1 000 donneurs par jour. Il a donc appelé toutes les populations à s'engager dans les activités de don de sang.

« Nous avons environ 30 000 poches de sang chaque mois pour sauver un parent, un ami ou un enfant. Nous sommes tous concernés. Le CNTS doit disposer de stocks suffisants pour tenir au moins dix jours, afin de faire face à toute urgence dans les hôpitaux », a-t-il exhorté.

Actuellement, la Côte d’Ivoire compte 32 structures transfusionnelles sur l'ensemble du territoire national. D'ici la fin de l'année, selon le directeur général du CNTS, le pays devrait disposer de 40 structures transfusionnelles, afin qu'aucun malade ne perde la vie faute de sang dans un établissement hospitalier.

Wassimagnon