Le système éducatif camerounais s'apprête à vivre une nouvelle crise cette semaine. Dès demain mardi 22 avril, les enseignants du primaire et du secondaire entameront un mouvement de grève qui pourrait paralyser l'ensemble des établissements scolaires du pays.

Cette mobilisation, baptisée « École morte », intervient au dernier tournant du calendrier scolaire : le début du troisième trimestre. Les syndicats d'enseignants justifient cette action par l'échec des négociations avec le gouvernement concernant leurs revendications, notamment l'application immédiate de leur statut spécial et l'organisation d'un forum national de l'éducation, selon le communiqué transmis à Koaci.

Dans un préavis adressé au Premier ministre Joseph Dion Ngute, les représentants syndicaux ont clairement indiqué que sans actes concrets du gouvernement en réponse à leurs doléances, le mouvement de grève serait maintenu. Cette situation fait craindre un retour aux perturbations qui avaient marqué le secteur éducatif camerounais en 2022.

Le dialogue semblait pourtant avoir été amorcé début avril, lorsque les syndicats avaient remis aux ministres Joseph Lé et Jacques Fame Ndongo un document « consensuel » détaillant leurs préoccupations relatives à l'amélioration de leur statut professionnel.

Face à cette menace de grève, le ministère des Enseignements secondaires a déployé des équipes sur le terrain. La ministre Nalova Lyonga a notamment demandé aux chefs d'établissement de fournir des informations sur l'assiduité du personnel. Une initiative perçue par de nombreux enseignants comme une tentative d'identifier les grévistes en vue d'éventuelles sanctions.

Cette nouvelle crise intervient dans un contexte déjà tendu pour l'éducation camerounaise, et pourrait compromettre sérieusement le déroulement de la fin de l'année scolaire si aucun accord n'est trouvé rapidement entre les parties.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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