

Cameroun : 50 ans de l'Onac, Yaoundé accueille le jubilé d'or de l'architecture camerounaise
Jean Christophe Ndongo, président de l’Onac et Mme Mipo Édith Flaure ce matin à Yaoundé (Ph)
Le paysage architectural camerounais s'apprête à vivre un moment inoubliable. Du 5 au 10 mai 2025, le Palais des Congrès de Yaoundé accueillera les célébrations du cinquantenaire de l'Ordre national des architectes du Cameroun (Onac). Lors d'une conférence de presse tenue ce lundi à Yaoundé, Jean Christophe Ndongo, président de l’Onac a dévoilé les grandes lignes de cet événement qui marquera non seulement un demi-siècle d'existence institutionnelle, mais aussi l'évolution d'une profession qui a façonné le visage urbain du pays.
Histoire riche
L'histoire de l'architecture professionnelle au Cameroun remonte à 1959, année où Moukoury Mouelle devient le premier architecte camerounais. Toutefois, c'est dans le bouillonnement post-indépendance que la profession commence véritablement à s'organiser. En 1962, trois architectes visionnaires posent les bases de ce qui deviendra plus tard l'Onac, officialisant leur volonté d'encadrer la profession.
« La création formelle de l'Ordre en 1975 marque un tournant décisif, établissant un cadre réglementaire rigoureux et affirmant une identité professionnelle nationale. Cette période fondatrice témoigne également d'une ambition panafricaine, illustrée par la création de l'Union des Architectes d'Afrique (UAA), plaçant le Cameroun à l'avant-garde du développement architectural continental », raconte Jean Christophe Ndongo, président de l’Onac.
Défis
Entre 1985 et 1995, la profession a dû faire face à une crise économique et institutionnelle. Cependant, cette période difficile a paradoxalement renforcé son cadre légal, notamment grâce à la Loi 90/041 du 10 août 1990 qui stipule qu'aucun professionnel ne peut exercer l'architecture au Cameroun sans être préalablement inscrit au tableau de l'Onac.
Les décennies suivantes ont été marquées par l'intégration des innovations numériques, l'augmentation du nombre de diplômés, et l'adoption progressive des concepts de durabilité dans la pratique architecturale. Malgré ces avancées, la profession continue de faire face à des défis persistants tels que l'exercice illégal et une concurrence étrangère parfois déséquilibrée.
État des lieux
Les statistiques actuelles révèlent une réalité préoccupante : le Cameroun ne compte qu'un architecte pour 100 000 habitants. Depuis la création de l'Onac en 1975, seuls 663 architectes ont été inscrits à l'Ordre, dont 423 sont actuellement en activité. Parmi eux, on ne dénombre que 61 femmes, représentant à peine 14,42% des effectifs.
Le pays compte seulement 81 cabinets d'architecture répartis sur l'ensemble du territoire national, un chiffre qui illustre la nécessité d'une plus grande densification de l'expertise architecturale. Toutefois, un signe encourageant se profile à l'horizon : 165 nouveaux architectes prêteront serment lors des célébrations du cinquantenaire, insufflant un dynamisme bienvenu à la profession.
Célébrations et réflexions
Selon Jean-Christophe Ndongo, la semaine commémorative sera « autant l'occasion de vulgariser la profession d'architecte que de dresser le bilan des cinquante dernières années, d'évoquer les défis auxquels les architectes ont fait face, mais aussi les perspectives des prochaines décennies ».
Le programme, riche et diversifié, s'articulera autour d’une grande cérémonie d'ouverture et premières conférences sur le patrimoine architectural camerounais, des échanges internationaux avec formations et débats prospectifs, des laboratoires thématiques et conférences spéciales sur le bilan, les défis et les perspectives.
La prestation de serment de 165 nouveaux architectes est prévue le samedi 10 mai au terme d’une Assemblée générale suivie de la remise des Awards et soirée de gala de clôture.
Au-delà des conférences et tables rondes, l'événement proposera des expositions mettant en valeur les projets emblématiques réalisés par les architectes camerounais, des ateliers de formation aux nouvelles technologies, des visites guidées de sites architecturaux remarquables, ainsi que diverses activités culturelles et sociales.
Cette célébration poursuit plusieurs objectifs fondamentaux, « honorer l'héritage architectural camerounais, sensibiliser le public à l'importance de l'architecture dans le développement durable des villes et villages, anticiper les défis futurs de la profession, encourager les collaborations interdisciplinaires et promouvoir l'innovation technologique», poursuit Monsieur Ndongo.
L'Onac aspire également à utiliser cet événement comme levier pour renforcer sa présence et son influence auprès des autorités, des médias, du grand public et des partenaires internationaux, consolidant ainsi le rôle essentiel des architectes dans le développement national.
Profession en quête de renouveau
À l'aube de son deuxième demi-siècle d'existence, l'Ordre national des architectes du Cameroun fait face à des défis considérables : formation continue, adaptation aux nouvelles technologies, réponse aux enjeux climatiques et développement durable, sans oublier la lutte contre l'exercice illégal de la profession.
Le cinquantenaire constitue ainsi un moment charnière pour repenser l'avenir de l'architecture camerounaise, former les nouvelles générations aux défis contemporains et contribuer activement à l'émergence d'un cadre bâti à la fois esthétique, fonctionnel et respectueux de l'environnement.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


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