

Côte d'Ivoire : Préservation du patrimoine architectural, les architectes annoncent la réhabilitation de 40 bâtiments coloniaux à Grand-Bassam
Dans le cadre de la dixième édition du Salon de l’Architecture et du Bâtiment (ARCHIBAT), l'une des grandes innovations de cette année a été l’organisation de l’ARCHIBAT TOUR, une immersion patrimoniale et culturelle à Grand-Bassam. Cette visite, riche en découvertes et en émotions, a permis aux architectes, professionnels du bâtiment et visiteurs de redécouvrir les joyaux historiques et architecturaux de la première capitale de la Côte d’Ivoire, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le circuit a conduit les participants à travers les lieux emblématiques de la ville : le phare colonial, infrastructure portuaire majeure du temps du Wharf, le Pont de la Victoire – témoin de la célèbre marche des femmes en 1949 –, la Stèle Treich-Laplaine, le Monument de la Fièvre jaune, ainsi que de nombreux bâtiments coloniaux encore debout, malgré le poids des années. Chaque site a livré une partie de l’histoire ivoirienne, entre héritage, lutte, résilience et fierté nationale.
Le président de l’Ordre des architectes de Côte d’Ivoire, Joseph Amon, a salué cette initiative qui va au-delà de l’exposition architecturale.
« ARCHIBAT 2025, c’est l’innovation et la surprise, mais c’est surtout un appel à la conscience collective. Grand-Bassam représente un patrimoine architectural exceptionnel. En tant qu’architectes, nous devons réfléchir à comment restaurer ces bâtiments, et faire de cette ville un lieu d’échanges, de séminaires et d’ateliers dédiés à la conservation du patrimoine », a-t-il déclaré.
Architecte spécialisé dans le patrimoine et membre actif de l’Ordre, Francis Sossah n’a pas caché son inquiétude face à l’état de délabrement avancé de certains édifices.
« Il y a plus de 40 bâtiments à réhabiliter. Certains datent de plus de 130 ans. Malgré leur classement à l’UNESCO, les efforts techniques et financiers ne suivent pas encore. Nous lançons un cri d’alarme : il faut sauver Grand-Bassam. »
Il souligne l’ampleur du travail déjà accompli, notamment un inventaire architectural, urbanistique et floral de la ville réalisé sur six mois. Un projet ambitieux de réhabilitation, estimé à 150 milliards de FCFA, est en attente de mobilisation des ressources. La restauration du phare, du petit chemin de fer historique, ou encore des centres artisanaux est jugée cruciale pour redonner à la ville son éclat d’antan.
En intégrant une telle visite dans son programme, ARCHIBAT 2025 s’impose non seulement comme un salon professionnel, mais aussi comme une plateforme de sensibilisation, de valorisation et de mobilisation autour du patrimoine ivoirien. Grand-Bassam, au-delà de son charme historique, devient le symbole d’une mémoire à préserver, d’un passé à transmettre, et d’un avenir à bâtir – avec conscience, expertise et passion.
L’ARCHIBAT TOUR 2025 a été bien plus qu’une excursion : c’est un appel vibrant à tous les acteurs – publics, privés, locaux et internationaux – pour unir leurs efforts en faveur de la sauvegarde d’un pan essentiel de l’identité ivoirienne. Car préserver Grand-Bassam, c’est préserver la mémoire collective du pays.
Wassimagnon


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