

Côte d'Ivoire : Transport routier à l'agonie, la MTCI dénonce un secteur à l'agonie et propose des solutions
Soumahoro Mamadou devant la presse (ph KOACI)
Le secteur du transport routier ivoirien traverse une période difficile. Entre parc automobile vieillissant, problèmes de gestion et pratiques illégales, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Soumahoro Mamadou, président de la Maison des Transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI), a devant la presse exposé les défis et propose des pistes de solution pour sauver cette activité essentielle à l’économie nationale.
Depuis plusieurs années, les transporteurs ivoiriens font face à de nombreuses difficultés. Le parc automobile, souvent composé de véhicules en mauvais état, pose des problèmes de sécurité routière. Par ailleurs, les professionnels dénoncent des pratiques de racket et une gestion opaque des fonds destinés au secteur.
Selon Soumahoro Mamadou, le Haut Conseil des Transporteurs, créé pour organiser et développer le secteur, n’a pas rempli sa mission. "Depuis treize ans, cette institution se contente de prélever des taxes sur les transporteurs sans que cet argent ne profite réellement au secteur", affirme-t-il. Des milliards de francs CFA auraient ainsi disparu sans amélioration notable pour les acteurs concernés.
Pour sortir le transport routier de la crise, la MTCI avance plusieurs propositions. La priorité est le renouvellement du parc automobile, essentiel pour améliorer la sécurité routière. Un fonds spécial pourrait être créé, alimenté par un petit prélèvement sur les dépenses obligatoires des transporteurs.
L’organisation demande également une réforme en profondeur des structures de gestion du secteur, notamment la dissolution du Haut Conseil des Transporteurs et de la MATCA, jugés inefficaces. Elle propose l’organisation d’états généraux du transport pour établir un diagnostic clair et mettre en place des solutions durables.
Les transporteurs attendent une plus grande implication des pouvoirs publics. "Nous payons nos taxes, mais nous ne voyons pas les résultats sur le terrain", explique Soumahoro Mamadou. La lutte contre le racket et la corruption, ainsi que la mise en place d’infrastructures adaptées, figurent parmi leurs principales demandes.
Alors que le secteur joue un rôle crucial dans l’économie ivoirienne, sa modernisation apparaît comme une nécessité urgente. Les propositions de la MTCI pourraient constituer une base de réflexion pour les autorités en charge de ce dossier sensible.
La situation actuelle montre qu’une action concertée entre professionnels et pouvoirs publics est indispensable pour redynamiser ce secteur vital et améliorer les conditions de travail de ses acteurs.
Jean Chresus, Abidjan


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