

Côte d'Ivoire : Propagations des fausses informations sur le pays, le gouvernement lance des procédures judiciaires contre les auteurs
La désinformation, ou infox, est un défi croissant pour la Côte d'Ivoire. Depuis deux ans, le pays est confronté à une vague de fausses informations qui proviennent à la fois de sources étrangères et de relais internes, parfois de l'opposition politique. Face à cette menace, le gouvernement ivoirien a mis en place une série de mesures visant à contrer la propagation de ces rumeurs et à protéger l'intégrité de l'information dans le pays.
Le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, a expliqué que la Côte d'Ivoire avait anticipé l'ampleur de cette vague de désinformation. Conscient des risques qu'elle représente pour la démocratie et la stabilité sociale, le gouvernement a lancé la campagne “Tous Responsables” il y a deux ans. L'objectif principal de cette initiative est de sensibiliser les utilisateurs des réseaux sociaux sur la responsabilité qu'ils portent en diffusant, partageant ou commentant des informations.
"Nous avons voulu responsabiliser chaque citoyen face à l'impact de ses actions sur les réseaux sociaux, car chacun joue un rôle dans la diffusion de la vérité ou des fausses informations", a précisé Amadou Coulibaly.
À travers des messages éducatifs et des vidéos, cette campagne vise à encourager un usage plus réfléchi et éthique des médias sociaux.
Pour compléter cette approche citoyenne, le gouvernement a également mis en place des mesures structurelles. La création de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI) a été un tournant majeur dans la gestion de la cybersécurité du pays. Cette agence a pour mission principale d’identifier et de suivre les sources des publications hostiles, qu'elles soient locales ou internationales.
L'ANSSI travaille en étroite collaboration avec les plateformes de réseaux sociaux pour repérer et bloquer les comptes et publications qui diffusent des informations mensongères ou nuisibles à l'ordre public. Selon le ministre Coulibaly, l'agence a déjà effectué un travail considérable pour identifier les auteurs de ces publications malveillantes.
Face à la difficulté de traiter les infox venant de l'extérieur du pays, les autorités ivoiriennes se retrouvent souvent limitées par des barrières légales et diplomatiques. Toutefois, Amadou Coulibaly assure que des procédures judiciaires sont en cours, même si elles restent difficiles à appliquer lorsque les auteurs sont basés à l'étranger.
"Quand les auteurs des fake news se trouvent en dehors du pays, il est compliqué de faire avancer la procédure. Toutefois, nous continuons à dialoguer avec les plateformes et à leur fournir des preuves tangibles pour qu'elles prennent des mesures à l'égard des comptes concernés", a-t-il ajouté.
Ce dialogue permanent entre le gouvernement et les entreprises de technologie est essentiel pour limiter la propagation des infox.
L'ANSSI, fort de ses arguments, œuvre activement pour obtenir la suppression des contenus et la suspension des comptes impliqués dans la diffusion de désinformation. Cependant, le ministre souligne que ces discussions ne se déroulent pas toujours à la vitesse souhaitée, ce qui complique la réactivité face aux attaques en ligne.
Un autre aspect inquiétant de cette guerre contre la désinformation est l'usurpation d'identité. Des acteurs malveillants ont en effet imité les logos et les visuels de grandes chaînes de médias internationaux, notamment français, pour donner plus de crédibilité à leurs fausses informations. Cette technique a été un véritable coup de semonce, incitant le gouvernement ivoirien à renforcer la vigilance.
Pour Amadou Coulibaly, la réponse à cette menace ne doit pas être l'apanage du gouvernement seul.
"Nous devons nous unir pour contrer cette menace. Si les images de certains médias sont détournées, ceux-ci doivent également intenter des actions juridiques", a-t-il insisté, appelant à une mobilisation collective pour défendre la vérité et l'intégrité des informations.
Bien que le ministre n'ait pas mentionné spécifiquement d'amendes infligées aux responsables des fake news, il est clair que le gouvernement a engagé des démarches pour sévir contre les auteurs.
Les sanctions pourraient inclure la suppression de comptes sur les plateformes, voire des poursuites judiciaires contre les auteurs identifiés. Cependant, ces mesures demeurent complexes, en raison des contraintes juridiques liées à la localisation des fautifs et à la difficulté d’agir sur les plateformes internationales.
La lutte contre la désinformation en Côte d'Ivoire est un enjeu majeur pour la préservation de la démocratie et de la cohésion sociale.
Le gouvernement ivoirien, avec le soutien de l'ANSSI, met en œuvre plusieurs mesures pour identifier et sanctionner les auteurs des fake news, tout en sensibilisant la population à l'importance de la véracité de l'information. Cependant, malgré ces efforts, le pays se heurte à des défis complexes, notamment les limitations légales pour poursuivre les auteurs étrangers et la lenteur des réponses des plateformes numériques.
Il reste donc à voir si ces initiatives, combinées à un renforcement de la coopération internationale, permettront d'endiguer efficacement la vague de désinformation.
Wassimagnon


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