

Côte d'Ivoire : Bouaké, le CNRA et un chef de canton au centre d'un litige foncier
Une partie de l'objet du litige (.ph KOACI.)
Un litige foncier oppose depuis plusieurs mois, Nanan N'Goran Koffi 2, chef de canton des Faafouè-Gossan à la station coton du Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), station située sur l'axe Bouaké-M'bahiakro. Le litige porterait sur une parcelle de 152 hectares rétrocédés au CNRA par l'Institut de Recherche sur le Coton et le Textile (IRCT), un institut de recherche francais puis à l'Institut des Savanes (IDESSA).
Cette affaire est portée devant le Tribunal de première instance de Bouaké depuis quelques mois. Malgré les tentatives de médiations menées par les responsables de l'actuel CNRA, pour le désavouer, Nanan N'goran Koffi 2, revendiquerait le titre de propriété. Pourtant, selon des indiscrétions, cette parcelle est une propriété exclusive du CNRA pour abriter la phase d'expérimentation de la recherche sur le coton. Toujours selon les informations, face à une urgence d'utilité publique, le CNRA qui dispose d'un titre foncier sur l'ensemble de cette parcelle a même cédé 10 hectares de son patrimoine à l'État de Côte d'Ivoire via le ministère de la Santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle en vue de la construction de l'actuel Centre Hospitalier Régional de Bouaké.
Nous apprenons qu'en 2024, le CNRA dans le souci de sécuriser la parcelle devenue un foyer d'agression, de viol et de consommation de drogue, décide de soumissionner auprès de l'Agence Francaise de Développement (AFD), un projet de financement en vue de la construction d'une clôture de 4 km. Un projet piloté par Inter Coton, une faîtière de producteurs de coton. Plusieurs travailleurs sur le projet de construction de la clôture auraient été régulièrement menacés par des badauds instrumentalisés par une autorité coutumière, empêchant ainsi l'achèvement de ladite clôture.
Comme si cela ne suffisait pas, le CNRA obtient quelques mois après le financement de la protection d'une deuxième parcelle de 17 hectares. Là encore, ledit chef réagit. Le vendredi 04 avril, ce dernier engage une machine pour décaper des voies pour un nouveau lotissement. Un acte de défiance vis à vis de l'autorité judiciaire vers qui l'affaire a été introduite ''en désistement d'instance'' par un cabinet-conseil mandaté par le CNRA.
Cette affaire, pendante devant les juridictions, a fait d'ailleurs l'objet de renvoi au 15 janvier 2025. Le verdict des juridictions a demandé aux deux parties de suspendre toute activité jusqu'à nouvel ordre. Malheureusement, le chef a décidé de faire à sa tête, prétextant qu'il serait protégé par des politiques.
Notons que le rebondissement de cette affaire remonte à plusieurs années. Nanan N'Goran Koffi 2, natif de Kouassiblékro, village situé à 7 km de Bouaké, lorgnerait depuis plusieurs années le site de la station coton du CNRA estimant que ce site est une des propriétés du village de ses ancêtres. D'où sa hargne à mettre la main sur ladite parcelle.
La résolution de cette affaire aurait suivi toutes les procédures administratives en la matière, partant du ministère de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme à travers sa direction régionale, jusqu'à la préfecture en passant par les autorités municipales et policières. Celles-ci ayant échoué, les deux parties se sont assignées en justice pour donner force au droit.
T..K.Emile
tkemile@koaci.com


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