

Cameroun : Solution 25, une alternative collective peut-elle mettre fin aux 42 ans du régime Biya?
Face à une gouvernance de plus de quatre décennies, une initiative citoyenne propose une transition démocratique inédite pour le Cameroun. À quelques mois d'une élection présidentielle d’octobre 2025, la société civile camerounaise, par la voix du Dr Hilaire Kamga, présente une alternative collective baptisée « Solution 25 (1+24)».
Un pacte citoyen pour transformer la gouvernance
La « Solution 25 (1+24)», formule représentant un président de transition (1) entouré d'un conseil citoyen de 24 membres, a été présentée aux médias ce 3 avril 2025. Cette proposition s'inspire d'une initiative co-développée en 2009 par le Dr Kamga et le cardinal Christian Tumi. L'objectif est clair : opérer une rupture avec le système actuel sans pour autant basculer dans une nouvelle concentration individuelle du pouvoir.
« La dynamique de fraude est institutionnalisée au Cameroun et nous sommes convaincus qu'aucune solution individuelle ne peut renverser le régime actuel ; c'est pourquoi il nous faut une solution collective que l'on se mette ensemble. C'est dans ce cadre-là que nous proposons, la solution 25 (1+24). Il s'agit d'un pacte citoyen pour changer un régime qui dure depuis 42 ans », explique le Dr Kamga.
Vers une troisième République
Cette transition, prévue jusqu'en 2029, pose les fondements de ce que ses promoteurs appellent la « troisième République ». L'appel de Yaoundé, document cadre de cette initiative, établit les conditions de convergence des forces politiques pour désigner un candidat de consensus - à ne pas confondre avec un candidat unique. Il détaille également les actions à entreprendre pendant la période transitoire pour construire le pont vers cette nouvelle ère républicaine.
Mobilisation politique en cours
Le temps presse mais joue en faveur de cette initiative, selon son promoteur. « Le temps joue en notre faveur et dès demain, nous allons adresser des correspondances aux leaders de l'opposition, Me Akere Muna, le Pr Maurice Kamto, l'honorable Cabral Libii et bien d'autres, pour une solution collective », affirme le Dr Kamga, qui appelle également les médias à jouer pleinement leur rôle dans ce processus de transformation.
Un constat alarmant de l'état du pays
Cette initiative intervient dans un contexte de détérioration généralisée des secteurs vitaux au Cameroun. Agriculture, santé, éducation, infrastructures, justice, économie et sécurité sont décrits comme « sinistrés » par les promoteurs de la Solution 25. Les chiffres sont éloquents : 10,5 millions de Camerounais vivent aujourd'hui avec moins d'un dollar par jour selon l'Institut national de la statistique, contre environ 5 millions il y a quelques années. Une paupérisation croissante qui témoigne de l'échec des politiques actuelles.
Un pays en « pilotage automatique »
Le Cameroun fonctionne actuellement selon un modèle critiqué de « pilotage automatique », rythmé par les « hautes instructions » présidentielles et une « délégation permanente de signature » qui s'est transformée en véritable « délégation de pouvoirs ». À 92 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, pourrait briguer un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle d'octobre prochain, bien que son parti n'ait pas encore officiellement confirmé sa candidature.
La démarche proposée s'inspire de transitions démocratiques réussies, comme celle de l'Afrique du Sud post-apartheid, où la dimension collective et inclusive du processus a permis d'éviter les pièges d'une simple substitution de régime sans changement structurel.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise
de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


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