La Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) vient de publier une lettre pastorale à l'occasion des élections présidentielle et régionales de 2025 au Cameroun. Ce document, signé par les évêques du pays, établit clairement les attentes de l'Église catholique concernant le processus électoral et les qualités requises pour tout candidat aspirant à gouverner le pays.

Un appel à l'engagement citoyen

Dans leur préambule, les évêques soulignent que 2025 sera « une année capitale et décisive sur le plan socio-politique » pour le Cameroun. Ils rappellent que les élections sont des « moments forts » qui mobilisent l'attention de tous les citoyens et représentent une occasion pour le peuple de s'exprimer.

« Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Ps 126, 1), citent-ils en ouverture de leur message adressé à tous les Camerounais et particulièrement aux fidèles catholiques.

Les évêques abordent directement la question de l'implication de l'Église dans la sphère politique, sujet parfois controversé. Ils affirment que la communauté politique et l'Église sont indépendantes l'une de l'autre, mais rejettent toute interprétation simpliste de la laïcité qui viserait à exclure l'Église du débat public.

« Nous tenons à rappeler aux chrétiens en particulier que la véritable foi et l'espérance chrétienne ne consistent pas seulement à implorer la bénédiction de Dieu, mais aussi à œuvrer pour la justice et la paix », précisent-ils.

Les 10 qualités essentielles pour gouverner selon les évêques

La partie la plus frappante du document est sans doute le tableau détaillant les « 10 qualités requises pour quiconque désire gouverner le Cameroun ». Ces critères sont présentés comme un guide pour les électeurs camerounais dans leur choix du futur président :

Selon les évêques, le futur président doit avoir des qualités Intégrité, humilité, modestie et leadership moral. Il doit donc faire preuve d'honnêteté et de transparence dans ses actions et décisions.

Avoir une stratégie et une vision claires du développement du pays et être capable de la réaliser.

Pour les évêques, le futur chef de l’Etat camerounais doit privilégier une gestion efficace de l'économie et favoriser la croissance économique, la création d'emplois et la réduction de la pauvreté.

Il doit également travailler pour la consolidation de l'unité nationale : Œuvrer pour la réconciliation nationale et visiter régulièrement toutes les régions du pays.

Etre doté d’une capacité à écouter et à dialoguer : Comprendre les besoins des Camerounais et être ouvert au dialogue avec tous les acteurs de la société.

Mais aussi avoir le sens du respect de l'État de droit et des libertés : Garantir les libertés fondamentales et permettre l'indépendance des institutions.

Toujours selon les évêques, il doit s’engager dans la lutte contre la corruption notamment en Mettant en place des mécanismes efficaces de contrôle et de sanction sans discrimination.

Et, capacité à gérer les crises en prenant des décisions rapides et appropriées pour protéger les intérêts du pays.

Avoir pour objectif, l’amélioration des services publics en s’engageant à améliorer la qualité des services publics en mettant l'accent sur l'équité.

Enfin, le futur président doit avoir le sens de la diplomatie et relations internationales. Il doit représenter dignement le Cameroun sur la scène internationale.

La lettre se conclut par une citation éloquente : « On ne peut pas gouverner sans amour et sans humilité à l'égard du peuple ! »

Ce document est publié à sept mois de l'élection présidentielle prévue en octobre 2025.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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