

Côte d'Ivoire : Logements sociaux, le Gouvernement mobilise 113 milliards de FCFA pour accélérer son programme
Célestin Koalla et Check Koné du MCLU (Ph Koaci)
Dans le cadre de sa politique de résorption du déficit en logements, la Côte d’Ivoire a obtenu un prêt de 113 milliards de FCFA auprès de ses partenaires financiers. Cette enveloppe s’inscrit dans le financement du Programme d’Urgence (PU) visant la construction de 25 000 habitations, dont le coût global est estimé à 500 milliards de FCFA.
L’annonce a été faite le mercredi 26 mars 2025 à la maison de la presse au Plateau par Célestin Koalla, Directeur général du Logement et du Cadre de Vie, lors d’un échange médiatique organisé par le Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU) dans le cadre des "Matinales du Bâtir", une initiative destinée à expliquer les réformes sectorielles.
Selon M. Koalla, ce projet s’ajoute au Programme présidentiel de construction de logements sociaux et économiques (PPCLSE), lancé en 2012 avec un objectif initial de 60 000 logements, révisé à 150 000 unités en 2016. Toutefois, le PU se distingue par une implication plus forte de l’État et une approche commerciale adaptée aux réalités socio-économiques. Alors que le PPCLSE privilégiait l’accès direct à la propriété via des avantages fonciers et fiscaux, le PU mise sur une formule mixte : 50 % des logements seront proposés en location-vente et 50 % en location simple. Cette stratégie vise notamment à répondre aux besoins des travailleurs du secteur informel, qui représentent 70 % de la cible prioritaire, mais dont seulement 30 % sont bancarisés.
Les travaux ont déjà débuté sur deux sites emblématiques : PK24, où 1 200 appartements en location-vente sont en chantier, et la BAE à Yopougon. Néanmoins, les souscriptions publiques ne seront ouvertes qu’après l’évaluation d’une commission spécialement constituée pour encadrer le processus.
Le directeur n’a pas occulté les défis persistants. Outre les difficultés de financement — le PU ne couvre que 22,6 % des besoins totaux —, il a pointé la fragilité des promoteurs immobiliers locaux, souvent limités par leurs capacités techniques et financières. « L’accès au crédit reste un frein majeur pour les ménages et les acteurs du secteur », a-t-il souligné, rappelant que plus de 70 % des demandes concernent des formules de location-vente, peu accessibles sans accompagnement.
Enfin, M. Koalla a averti que les promoteurs ne respectant pas leurs engagements seraient exclus du programme. « Nous serons intransigeants envers les acteurs véreux ou incompétents. L’objectif est d’offrir des logements de qualité, dans les délais, aux Ivoiriens qui en ont besoin », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité de renforcer la crédibilité des projets publics.
Ce programme d’urgence s’inscrit dans une vision à long terme pour combler un déficit de logements estimé à plusieurs centaines de milliers d’unités. Reste à voir comment l’État parviendra à concilier ambitions, contraintes budgétaires et attentes d’une population majoritairement précarisée.
Jean Chresus, Abidjan


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