Dans un événement marquant pour le monde académique et la diplomatie africaine, l’Université de Bondoukou a lancé officiellement la Chaire de la Diplomatie Coutumière Africaine, ce jeudi 20 mars 2025. Placée sous le parrainage du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Prof. Adama Diawara, la cérémonie s’est tenue en présence de nombreux acteurs politiques, institutionnels et académiques, dont le Directeur de cabinet adjoint du ministre, Djimbala Diakité.

La Chaire, dirigée par le Professeur Amoa Urbain, une figure éminente dans la promotion de la cohésion sociale en Afrique par la valorisation des institutions traditionnelles, des cultures et civilisations ancestrales, se veut une réponse aux défis contemporains en matière de médiation, de résolution des conflits et de diplomatie sur le continent. Ce projet inédit place l’Université de Bondoukou au cœur de la réflexion sur l’importance de la Chefferie traditionnelle et des alliances interethniques comme leviers pour renforcer la paix en Afrique.

Lors de la cérémonie, le Prof. Amoa Urbain a prononcé une conférence inaugurale sur le thème “Diplomatie coutumière africaine, culture de la paix et Université nouvelle”. Dans son intervention, il a détaillé les grands axes de cette Chaire qui vise à valoriser les savoirs endogènes des sociétés africaines et à renforcer les mécanismes de médiation traditionnels dans la gestion des conflits.

La création de cette Chaire s'inscrit dans un contexte global où l'Afrique cherche à réinventer son approche de la diplomatie et des relations internationales en valorisant ses spécificités culturelles. La Chaire de la Diplomatie Coutumière Africaine entend ainsi promouvoir des pratiques de résolution de conflits fondées sur les traditions ancestrales africaines, tout en appuyant le renforcement des capacités des acteurs clés tels que les chefs traditionnels, les leaders communautaires et les diplomates.

Un programme de Master sera également mis en place, destiné à former les acteurs publics et privés, notamment les membres du corps préfectoral, les chercheurs en sciences sociales et politiques, les diplomates, les juristes et les journalistes, ainsi que les membres de la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels.

Djimbala Diakité, qui a représenté le ministre Adama Diawara, a salué l’importance de cette initiative. Il a souligné que la Chaire s’inscrit parfaitement dans la vision du président Alassane Ouattara, qui a fait de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique des priorités pour le développement du pays. 

“C’est un projet ambitieux qui arrive à point nommé, dans un contexte marqué par des discours souverainistes et une quête incessante de solutions pour une paix durable”, a-t-il déclaré.

De son côté, le président de l’Université de Bondoukou, le Professeur Ouattara Djakalia, s’est félicité de l’opportunité unique que représente l’hébergement de cette Chaire, soulignant que l’Université avait pour ambition de promouvoir une recherche de consensus fondée sur la culture de la paix et le développement humain en Afrique.

“Notre objectif est de contribuer au développement d’une Afrique unie et prospère, en s’appuyant sur ses valeurs ancestrales et ses mécanismes endogènes”, a-t-il affirmé.

Au terme de la cérémonie, le Professeur Amoa Urbain a été officiellement intronisé titulaire de la Chaire de la Diplomatie Coutumière Africaine, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour la diplomatie traditionnelle sur le continent.

Ce projet, soutenu par les autorités ivoiriennes et les acteurs académiques, vise à rapprocher les savoirs académiques des pratiques traditionnelles pour une meilleure gestion des conflits et un renforcement de la cohésion sociale à l’échelle nationale et continentale.

L’Université de Bondoukou, ouverte en octobre 2023, se distingue ainsi par son ambition de devenir un pôle de recherche et de formation de référence en Afrique. Avec une superficie de 305 hectares et un effectif de plus de 1 000 étudiants, l'université entend jouer un rôle central dans la transmission des savoirs et la construction d’une Afrique unie autour de ses valeurs traditionnelles.

En conclusion, la Chaire de la Diplomatie Coutumière Africaine marque un tournant dans la manière dont l’Afrique entend aborder les questions de diplomatie et de résolution des conflits. 

En mettant en lumière les pratiques ancestrales de médiation et de gestion des différends, cette Chaire offre un modèle innovant et pertinent pour les défis contemporains de la région.

Wassimagnon