Adjoumani ce mercredi à Abidjan (ph KOACI)

Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) a relancé ce mercredi 19 mars 2025 sa tribune d’échange, intitulée « Les Rendez-vous du RHDP ». À cette occasion, le Ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du parti au pouvoir, a pris la parole pour analyser avec la presse nationale et internationale les faits marquants de l’actualité nationale et pour exposer la position de son parti sur des questions clés.

Alors que la Côte d’Ivoire se prépare à un tournant décisif de son processus électoral en vue de la présidentielle du 25 octobre prochain, Adjoumani a passé en revue l’actualité socio-politique du pays, en mettant en lumière les grandes activités prévues par le RHDP, l’ouverture du contentieux sur la liste électorale, ainsi que les revendications formulées par l’opposition.

Concernant l’agenda du RHDP, le conférencier a annoncé que deux événements majeurs mobiliseront le parti dans les semaines à venir.

« La première activité est une grande tournée nationale, décidée à l’issue de la dernière session du Directoire du RHDP, qui se déroulera du 3 au 21 avril prochain. Cette tournée touchera les 31 régions administratives de notre pays ainsi que les 13 communes du District d’Abidjan. Elle permettra au RHDP de remobiliser ses militants et de préparer efficacement notre personnel d’encadrement politique au sein des coordinations régionales. Pour nous, le compte à rebours a véritablement commencé », a-t-il déclaré.

« La deuxième grande activité sera l’organisation, en mai prochain, de notre 2ᵉ congrès ordinaire. Ce rendez-vous nous permettra de renforcer notre cohésion autour de notre grand Chef, le Président Alassane Ouattara, afin d’aborder les échéances électorales à venir dans les meilleures conditions », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le contentieux sur la liste électorale, le porte-parole du RHDP a souligné que cette phase du processus électoral représente une opportunité pour tous les acteurs de contribuer à l’assainissement de la liste électorale provisoire. « L’objectif est d’aboutir à un document électoral consensuel et définitif qui rassure tout le monde. Cet exercice est crucial, car la liste électorale suscite de nombreux débats passionnés, voire des fantasmes du côté de l’opposition. Nous pensons que c’est l’occasion pour eux de présenter les résultats de leurs recherches », a-t-il précisé.

Adjoumani n’a pas mâché ses mots à l’égard de l’opposition politique ivoirienne. « Nous entendons quotidiennement des récriminations incessantes, des accusations parfois surréalistes, des revendications surprenantes et même des menaces de la part des acteurs de l’opposition, qui considèrent la liste électorale comme le berceau d’un vaste programme de fraude. Le moment est venu pour chacun de venir avec des preuves attestant de la prétendue présence de millions de non-Ivoiriens ou de personnes centenaires dans le fichier électoral. 

Certains réclament un audit de la liste électorale. Le contentieux leur offre plus qu’un audit, car il s’agit en réalité d’un audit populaire de la liste électorale. Si un contentieux existe, c’est parce que nous sommes tous attachés à l’adoption d’une liste électorale propre et fiable, débarrassée de toute irrégularité. Que ceux qui se plaignent de cette liste lèvent le doigt ou se taisent à jamais », a-t-il lancé.

Pour Kobénan Kouassi Adjoumani, l’opposition est en proie à une « paranoïa électorale ». « À mesure que l’échéance du 25 octobre approche, l’opposition s’abandonne à la surenchère et formule des revendications surprenantes et parfois suspectes, révélant un manque de sérénité qui la ronge de l’intérieur. À sept mois de la présidentielle, l’opposition exige à cor et à cri une nouvelle révision de la liste électorale, un nouveau dialogue politique, un audit de la liste électorale, une réforme de la CEI, et bien d’autres choses. Nous leur expliquons que, compte tenu des contraintes d’agenda, une nouvelle révision de la liste électorale avant les élections n’est pas envisageable, car cela perturberait tout le processus électoral et compromettrait la tenue du scrutin du 25 octobre 2025, conformément à la Constitution. Pourtant, ce calendrier électoral a été approuvé par cette même opposition », a-t-il déploré.

Le Ministre d’État a affirmé qu’il est impossible de répondre à la demande de l’opposition d’organiser une révision de la liste électorale en mars 2025. « Quand aura lieu la liste provisoire ? Quand le contentieux sera-t-il clos ? Quand la liste définitive sera-t-elle établie et les parrainages des candidats organisés ? Cette obsession d’une nouvelle révision de la liste électorale en 2025 semble suspecte. Que dire de la réforme de la CEI exigée par l’opposition, où siègent ses représentants ? Que dire enfin du dialogue politique ? Il convient de rappeler que le processus électoral en cours est issu d’un consensus politique, lui-même né d’un dialogue politique. Il s’agit d’un processus totalement inclusif », a-t-il ajouté.

Au regard de ces éléments, le RHDP estime que « l’opposition cherche à perturber ou retarder le processus électoral afin de rendre impossible le scrutin du 25 octobre prochain. Une telle impasse pourrait inciter cette opposition à réclamer une transition politique ».

Lors de cette conférence de presse, Adjoumani a également abordé l’absence du nom de Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, sur la liste électorale provisoire. Il a conseillé à ce parti de se tourner vers la CEI et la justice, qui sont responsables du traitement de ce dossier.

Les ministres Mamadou Touré (porte-parole adjoint) et Khalil Konaté ont également pris la parole lors de cette conférence de presse pour apporter des précisions sur certaines questions soulevées par les journalistes.

Wassimagnon