

Côte d'Ivoire : Marcory sous tension, démantèlement d'un réseau de gangs après une nuit sanglante
le gang présumé (Ph Koaci)
Une intervention musclée de la Brigade de Recherche et d’Intervention Sud (BRI SUD) a mis un coup d’arrêt aux violences qui ensanglantaient les quartiers d’Anoumanbo et de Sans Fil, à Marcory, dans la nuit du jeudi à vendredi. Au cœur de cette opération éclair : l’arrestation du redouté « Azopé » et de plusieurs de ses acolytes, pointant l’implication de gangs locaux dans une série d’agressions, de bagarres et même d’un meurtre récent.
Tout commence par une descente ciblée après des semaines de surveillance. Les forces de l’ordre, alertées par une recrudescence d’attaques à l’arme blanche et de rixes entre bandes rivales, ont d’abord interpellé D.S., alias « Hiye », soupçonné d’être un pilier d’un groupe criminel actif dans le secteur. Sous interrogatoire, celui-ci aurait révélé la présence inattendue de Z.Y., surnommé « Azopé », pourtant censé avoir quitté la région.
En moins d’une heure, les équipes de la BRI SUD encerclent une ruelle obscure où se cache le chef de gang. Azopé, surpris, est maîtrisé avec deux complices : K.M. (19 ans), déjà fiché pour plusieurs agressions, et T.I. (27 ans), alias « Levié », connu pour son implication dans des violences urbaines. Malgré leurs tentatives pour nier leur rôle – évoquant un simple « règlement de comptes » –, les preuves matérielles et témoignages recueillis contredisent leurs versions.
L’opération prend rapidement de l’ampleur. Dans la même nuit, K.B.M., dit « Code », repéré près du pont de Marcory Anoumanbo, est appréhendé sans résistance. Cet homme, craignant pour ses méthodes brutales, figurait en tête des recherches pour des attaques récentes. Peu après, c’est au tour de B.M., alias « Cercueil », recherché depuis des mois pour recel et complicité d’agressions, de tomber lors d’une filature au marché de Marcory. Enfin, K.P., instigateur présumé de plusieurs affrontements à la machette entre gangs, est arrêté après des mois de cavale.
Si la BRI SUD salue ces arrestations comme une « avancée majeure », les enquêteurs restent prudents. « Ces individus opéraient en réseau, avec des ramifications complexes. Le travail ne s’arrête pas là », confie une source proche du dossier. Les quartiers, marqués par des mois de terreur, respirent enfin, mais la menace de représailles plane. Les forces de l’ordre assurent cependant maintenir une présence renforcée pour éviter toute résurgence des violences.
Cette vague d’interpellations met en lumière l’ampleur du défi sécuritaire dans ces zones, où la jeunesse désoeuvrée et les rivalités territoriales alimentent un cycle infernal. Reste à savoir si ce coup de filet marquera un tournant ou une simple accalmie dans la guerre des gangs qui secoue Marcory.
Jean Chresus, Abidjan


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