

Côte d'Ivoire : Marché Gouro d'Adjamé-Roxy, les commerçantes réclament toujours le remboursement de leurs fonds en raison du retard des travaux
Les femmes dimanche à Abidjan
Plus de trente femmes membres de la Coopérative des Marchés Gouro d'Adjamé-Roxy (Comagoa), ainsi que des souscriptrices au projet de construction du marché Gouro-Roxy, se sont rassemblées dimanche devant l'entrée scellée du chantier à Adjamé. Leur objectif : exprimer leur colère et réclamer le remboursement des frais de souscription en raison du retard considérable dans les travaux de construction.
Cette mobilisation fait suite à une promesse non tenue de la part du promoteur, la société Dipimo, dirigée par Koffi Richard, qui avait signé un contrat avec la Comagoa en août 2021 pour la réalisation du marché dans un délai de 18 mois. Cependant, près de quatre ans après la signature du contrat, les travaux sont toujours en cours, laissant les souscriptrices dans une situation précaire, sans remboursement de leurs fonds.
Coulibaly Mamoune, représentant la présidente du conseil d'administration de la Comagoa, a exprimé la frustration des membres de la coopérative.
« Notre coopérative existe depuis 1972 et est spécialisée dans le commerce du vivrier. Nous avons signé un contrat de bail avec Dipimo en août 2021, avec l'espoir que les travaux seraient terminés dans les 18 mois prévus. Mais aujourd'hui, nous sommes au chômage, certains membres sont décédés, et leurs enfants se retrouvent dans la rue ». Elle a souligné que le retard dans la construction et l'absence de remboursement ont eu des conséquences dramatiques sur la vie des souscriptrices.
Doumbia Magnagalé, l'une des souscriptrices affectées, a partagé son calvaire.
« J’ai tenté à plusieurs reprises de joindre Koffi Richard, car il annonce partout qu'il est prêt à rembourser ceux qui le désirent. Mais il me doit près de 3 millions de F CFA, et il ne répond plus à mes appels. »
Elle déplore également le sort de nombreuses autres femmes, souvent dans la même situation, qui attendent depuis plus de trois ans. « Certaines doivent récupérer entre 7 et 8 millions de F CFA », a-t-elle ajouté.
Les manifestantes ont interpellé les autorités, notamment le député-maire et président de la Fédération nationale des acteurs de commerce de Côte d’Ivoire (Fenacci), pour qu'elles interviennent et mettent un terme à cette impasse. Elles dénoncent l'inaction des autorités et l'incapacité du promoteur à finaliser les travaux ou à rembourser les souscriptrices.
Le conflit entre la Comagoa et Dipimo dure depuis plusieurs mois. En janvier 2025, face à la non-exécution des travaux, la Comagoa a dénoncé le contrat avec Dipimo. Depuis cette rupture, la situation est tendue, et les souscriptrices, désabusées, continuent de réclamer justice.
Le 30 janvier 2025, une manifestation menée par Thou Diakité, vice-présidente du marché Petit Lomé et porte-parole des souscriptrices, a dégénéré en affrontement entre les manifestantes et les agents de sécurité de l’opérateur. Face à ce risque de troubles à l'ordre public, le maire de la commune d'Adjamé, Farikou Soumahoro, a pris un arrêté municipal ordonnant la fermeture temporaire du chantier.
Malgré ces tensions, Koffi Richard, le promoteur du projet, a réaffirmé à plusieurs reprises dans les médias qu'aucun fonds des souscriptrices n’avait été détourné et que celles qui le souhaitaient pouvaient récupérer leur argent. Toutefois, cette déclaration semble être loin de correspondre aux attentes des souscriptrices, qui continuent d'attendre leur remboursement.
La situation demeure donc tendue et incertaine, dans l'attente d'une résolution judiciaire du conflit. Les souscriptrices espèrent que les autorités interviendront rapidement pour régler ce différend et mettre fin à leurs difficultés financières
Wassimagnon


Communiqués
Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire
