

Côte d'Ivoire : Deux braconniers appréhendés au N'Zi River Lodges, les investigations de la gendarmerie de Brobo décriées par le responsable de cette réserve
Les deux braconniers (.ph KOACI.)
Des espèces protégées vivant au sein du N'Zi River Lodges, un Parc de réserve, de faune et la flore situé à 45 kilomètres au nord-est de Bouaké dans la zone de Brobo, établi sur 41 000 ha composé de vastes paysages vallonnées créés par les cours capricieux du fleuve N'Zi et de la rivière Mafa qui en assure la ceinture naturelle, ont été prises pour cible dans la nuit du dimanche 09 mars 2025 par des braconniers se disant dozos (chasseurs traditionnels) du groupe Benkadi. Ces chasseurs qui n'étaient pas à leur première action, ont été maîtrisés et désarmés par les écogardes après avoir tués des animaux dont un cobe de buffon, un céphalophe à dos noir, un buffle de forêt blessé et des pintades.
Ils ont été conduits dans les bureaux du N'Zi River Lodges au quartier Kennedy puis mis à la disposition des autorités judiciaires pour les procédures d'usage. Louis-Frédéric Diakité, Directeur Général de la Fondation N'Zi Wildlife Conservation et Directeur des opérations du N'Zi River Lodges, a tenu ce lundi 10 mars 2025, à rassurer l'opinion sur la situation sécuritaire dans ce Parc tout en invitant les autorités sécuritaires à prendre leur responsabilité.


« Le problème de braconnage est récurant surtout avec ce groupe en particulier. Ce sont des dozos du groupe Benkadi. Ce sont des membres de ce groupe qui viennent et attaquent les animaux régulièrement. Ils pratiquent du braconnage intensif en tuant toutes sortes de gibiers. Ils viennent de tuer un céphalophe à dos noir qui est une espèce rare qui doit être encore plus protégée.
Nous n'avons rien contre les dozos mais ce groupe en particulier qui est Benkadi, est venu à plusieurs reprises nous attaquer. La première attaque date du 04 juillet 2024 et ils sont venus au nombre de huit. Ils ont séquestré des gardes et volé du matériel. Ils sont revenus encore le 28 novembre 2024. C'est un problème récurrent parce que lorsqu'on les arrête, ils sont remis en liberté au bout de deux à trois semaines de détention. On avait porté plainte contre trois d'entre eux qui nous avaient attaqué mais l'affaire a été classée sans suite par la justice. Les investigations au niveau de la gendarmerie de Brobo semblent être bâclées. Il n'y a pas eu d'approfondissement sinon ces gens là ne se seraient pas permis de revenir à plusieurs reprises.
Nous même nous avons pris les choses en main en compagnie de l'Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) qui vraiment joue un rôle extraordinaire dans notre lutte contre le braconnage et la préservation de la faune et de la flore ici dans cette région (...) Protéger la faune et la flore c'est notre héritage. La chasse jusqu'à nouvel ordre je pense qu'elle est interdite en Côte d'Ivoire mais comment ils peuvent se déplacer munis d'armes et aller dans notre réserve nationale volontaire ? On aimerait que les autorités locales, au niveau de la sous-préfecture de Mamini et au niveau de la gendarmerie de Brobo fassent leur travail. Qu'ils protègent l'ivoirien, qu'ils protègent le contribuable, qu'ils nous sécurisent (...) Nous voulons plus de collaboration pour que ce problème puisse être réglé de façon nationale avec la gendarmerie, le ministère des eaux et forêts, l'OIPR et la préfecture...
Je peux dire aujourd'hui qu'avec le travail qu'on a effectué avec l'OIPR, la réserve est vraiment sécurisée. J'ai vu des apparitions de nouvelles espèces animales... Toute personne a le droit de venir voir. Venez voir la nature, venez voir ce qui vous appartient, venez voir l'héritage que nous a légué notre père fondateur Félix Houphouët-Boigny...» a fait savoir Louis-Frédéric Diakité. Il a pris l'engagement de mettre fin au braconnage dans la zone.


Les deux braconniers qui avaient comme arsenal de chasse deux fusils calibre 12, des munitions, des machettes, etc..., ont demandé pardon pour leur action qui nuit au bien-être des animaux. Ils ont conseillé à leurs camarades chasseurs d'abandonner cette pratique.
T..K.Emile
tkemile@koaci.com


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