La Côte d'Ivoire, à l'instar des pays du monde entier, a célébré le samedi 8 mars 2025 la Journée Internationale dédiée à la promotion des droits des femmes. En plus de la cérémonie officielle qui s'est tenue cette année à Dimbokro, plusieurs autres activités ont enrichi cette célébration.

Parmi celles-ci, la diffusion officielle du film documentaire intitulé "Les Figures de Proue à la Une" a particulièrement retenu l'attention. Cette production rend hommage au combat intemporel des femmes politiques ivoiriennes, qui ont marqué l'histoire du pays par leurs luttes et sacrifices. Elle immortalise les grandes victoires acquises par ces femmes depuis l'époque coloniale jusqu'à nos jours.

Le film a été diffusé le 8 mars au soir sur les antennes de RTI1 et RTI2 dans un format de 52 minutes, et sur NCI dans un format de 90 minutes.

Lors d'une séance de visionnage organisée par Rebecca Yao, productrice de ce documentaire, la presse a pu découvrir les aspirations profondes de la promotrice de cette œuvre. 

« Il était essentiel pour nous de retracer le noble combat des femmes politiques en Côte d'Ivoire, depuis l'époque coloniale, marquée par la marche de libération de Grand-Bassam en 1949, conduite par des figures emblématiques telles que Marie Koré Sery, Anne-Marie Raggi, Marguerite Sacoum et Moussokoro Camara, considérées comme les pionnières du combat politique ivoirien, jusqu'aux femmes de notre temps qui continuent de mener cette bataille », a déclaré Rebecca Yao.

Ce film-documentaire présente quatre grandes générations de femmes politiques qui ont su marquer leur époque. La première génération est composée des noms emblématiques évoqués précédemment. Ces pionnières, grâce à leur audace et leur courage, ont su s'unir autour d'un intérêt commun pour relever le défi de la libération du joug colonial. « Elles méritent honneurs et reconnaissance », a-t-elle ajouté.

Avec émotion, le public a pu découvrir l'une des rescapées de cette marche, Mamy N'guessan Amenan Dan, qui était au-devant de la danse traditionnelle Adjanou. Elle était la dépositaire du pouvoir spirituel lors de cette marche qui a finalement conduit à la capitulation du colon. Jeanne Gervais, première ministre femme en Côte d'Ivoire, a également pris part à cette marche.

Après cette génération de précurseurs, la flamme a été maintenue par une deuxième génération, incarnée par des figures telles que Hortense Aka Anghui, Henriette Dagri Diabaté, Simone Ehivet Gbagbo, Angèle Gnonsoa, Jacqueline Oble et Assana Sangaré. Cette génération a su, par son abnégation et sa résilience, se faire une place de choix dans l'écosystème politique ivoirien, fortement dominé par des hommes. La plupart d'entre elles ont brillamment occupé des postes de responsabilité au sein de leurs formations politiques respectives et à la tête des institutions de la République. Certaines, comme Simone Ehivet Gbagbo et Angèle Gnonsoa, sont considérées comme des actrices majeures du multipartisme en Côte d'Ivoire au début des années 1990.

Cette deuxième génération a été rejointe dans le combat politique par d'autres femmes telles que Kandia Camara, Danielle Boni Claverie, Agnès Monet et Geneviève Bro Gregbé, qui ont pris le relais de la lutte dès la fin des années 1980 et au début des années 1990 jusqu'aux années 2000.

Enfin, la génération actuelle, à laquelle s'identifie Rebecca Yao, est incarnée par des femmes comme Nasseneba Touré, Fatim Bamba Coulibaly, Yasmina Ouégnin et Fleur Aké M'Bo. Ces héritières du combat politique ivoirien ont aujourd'hui pour mission de bâtir et de transformer la Côte d'Ivoire contemporaine.

Rebecca Yao a profité de cette séance de visionnage pour exhorter les femmes, et particulièrement les jeunes filles, à s'engager en politique, un domaine qui, selon elle, ne doit plus être l'apanage des hommes. 

Wassimagnon