Le tribunal d’Abidjan a condamné, le 5 mars 2025, l’ancien chef de la cellule anti-drogue du Port autonome d’Abidjan, le commandant Armand Agnin Angbonon, ainsi que deux autres officiers, à cinq ans de prison chacun. Ces derniers ont été jugés coupables de détournement d’une partie d’une saisie exceptionnelle de cocaïne.

L’affaire remonte à juillet 2022, lorsqu’un petit dealer de drogue a été arrêté à Abidjan. Lors de l’interrogatoire, l’homme a révélé qu’il était un informateur de la cellule anti-drogue du port et a accusé plusieurs gendarmes de détourner des saisies de drogue. Il a affirmé que la cocaïne retrouvée chez lui provenait d’une importante cargaison interceptée quelques semaines plus tôt. Cette déclaration a lancé une enquête qui a mis en lumière des pratiques illégales au sein même de l’unité spécialisée.

Les investigations ont permis d’identifier le commandant Armand Agnin Angbonon comme l’un des principaux responsables de ce détournement. La saisie incriminée portait sur 1,56 tonne de cocaïne brute, d’une valeur estimée à 25 milliards de francs CFA. L’affaire a conduit à un procès à huis clos, au terme duquel le tribunal a condamné l’ex-patron de la cellule anti-drogue et ses deux complices à cinq ans de prison pour avoir pris une partie de cette saisie record.

D’autres gendarmes étaient également poursuivis pour complicité. Cependant, six d’entre eux ont été relaxés à l’issue du procès, une décision que leur avocat, Me Jean Serge Gbougnon, a jugée prévisible. Selon lui, le parquet avait recommandé leur libération, soulignant qu’ils n’avaient fait qu’exécuter les ordres de leurs supérieurs.

Cette affaire rappelle une autre saisie spectaculaire, survenue en 2022, lorsque plus de 2 tonnes de cocaïne avaient été interceptées à Abidjan et San Pedro. Dans ce dossier, une trentaine de personnes avaient été arrêtées, dont le chef de la police de San Pedro, condamné à dix ans de prison pour son rôle dans ce trafic international de drogue.

Wassimagnon