Ce vendredi 28 février 2025, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d'Ivoire (APBEF.CI) a tenu sa rentrée annuelle dans une ambiance marquée par la dynamique du secteur bancaire et la volonté de répondre aux défis économiques et technologiques de demain. 

L'événement s'est déroulé en présence de Bassogbo Bamba, Directeur de cabinet adjoint du ministère des Finances et du Budget, représentant le ministre Adama Coulibaly, qui a prononcé un discours plein d’optimisme pour l'avenir du secteur financier.

Vassogbo Bamba a salué la performance du secteur bancaire ivoirien, soulignant les résultats impressionnants enregistrés en 2024. En effet, l’activité bancaire a connu une hausse de 11 % par rapport à l'année précédente, avec un total de bilan atteignant près de 16 525 milliards de FCFA. Cette évolution, selon le représentant du ministre des Finances, témoigne du rôle clé que joue le secteur bancaire dans la croissance économique du pays. Il a exprimé sa reconnaissance à l'APBEF.CI pour son engagement continu à améliorer le système financier et soutenir l’économie nationale.

L'intelligence artificielle (IA) a été au cœur de la réflexion de cette rentrée, un thème choisi par l'APBEF.CI pour cette année.

M. Bamba a rappelé que cette technologie, bien que porteuse d’opportunités, pose également des défis majeurs en matière de sécurité, de respect de la vie privée et d’adaptation aux mutations technologiques. Il a insisté sur la nécessité d’une collaboration entre les pouvoirs publics, les banques et les autres acteurs économiques pour une transition réussie vers un secteur bancaire plus résilient et technologiquement avancé.

Jérôme Ehui, Président de l'APBEF.CI et Directeur de VERSUS BANK, a également pris la parole pour partager sa vision et les ambitions de l’association. 

S’inspirant de la citation « Là où existe encore quelque chose, là règnent déjà le changement et la contradiction », il a souligné que le secteur bancaire ivoirien traverse une période de transformation sans précédent. 

Selon lui, cette métamorphose constitue une occasion unique pour l'Afrique, et en particulier la Côte d'Ivoire, de prendre les rênes du leadership économique sur le continent.

Il a insisté sur l’importance de l'inclusion financière, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. 

« L'inclusion financière est, a été, et sera mon obsession jusqu’à résolution », a-t-il affirmé, rappelant les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté, bien que beaucoup reste à faire. 

Pour 2024, le taux de pauvreté en Côte d'Ivoire s’est établi à 37,5 %, ce qui représente encore une proportion trop élevée, mais qui traduit néanmoins des avancées significatives dans le combat contre la pauvreté.

M. Ehui a également exprimé sa fierté concernant la performance de l’industrie bancaire, qui a contribué à une augmentation de 12 % des crédits accordés en 2024. Il a souligné que cette croissance est soutenue par des investissements publics et privés importants, et par une consommation intérieure dynamique.

Un des grands sujets abordés lors de cette rentrée a été l’impact de l'intelligence artificielle (IA) sur le secteur bancaire. 

M. Ehui a expliqué que l’IA n'est pas simplement un outil, mais une nouvelle façon d’opérer et de transformer profondément les relations avec les clients ainsi que la gestion interne des banques. 

Il a évoqué l’avenir de l'industrie bancaire, précisant que dans les dix prochaines années, l’IA va métamorphoser le secteur, notamment en termes de services personnalisés et d’optimisation des opérations.

Les enjeux liés à l’IA incluent la nécessité de garantir la sécurité des données, la protection de la vie privée et une gestion adéquate des risques. 

Pour M. Ehui, cela exige une approche collaborative entre les banques, les autorités publiques et les régulateurs afin de créer un environnement sûr et éthique pour l’utilisation de cette technologie.

Le Président de l'APBEF.CI a conclu son discours en réaffirmant l’engagement du secteur bancaire pour soutenir la croissance économique de la Côte d'Ivoire, en particulier à travers le financement des PME, l’agriculture, l’énergie et le logement abordable. Il a salué la détermination des acteurs bancaires à renforcer leurs acquis tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour l'année 2025.

Cette rentrée a ainsi offert une occasion importante de réaffirmer la vision commune du secteur bancaire ivoirien : celle d’une croissance inclusive et durable, portée par l’innovation technologique et le financement des secteurs clés de l’économie nationale.

En somme, la rentrée annuelle de l'APBEF.CI a posé les bases d’une année 2025 pleine d’innovations et de défis pour le secteur bancaire ivoirien. 

Avec l'intelligence artificielle au cœur des préoccupations, l’industrie bancaire se prépare à affronter de nouveaux défis tout en renforçant son rôle central dans le financement de l’économie. 

Par ailleurs, une convention a été signée entre l'école de formation de l'APBEF.CI et l'école de la Poste au cours de cette cérémonie dans le but de renforcer les programmes de formation et favoriser l'employabilité des jeunes. 

Touré Michel, Directeur général de l'école de la Poste, a souligné l'importance de cette collaboration pour améliorer les formations en finance digitale, en recherche, innovation, ainsi que la coopération avec les entreprises membres de l'APBEF.CI. 

Il a insisté sur le rôle des étudiants dans l'accompagnement des entreprises, notamment à travers des stages et des solutions numériques.

Le président de l'APBEF-CI a encouragé ses confrères à soutenir ces initiatives, en particulier en offrant des opportunités de stage, afin de contribuer à l'employabilité des jeunes et à leur intégration professionnelle.

L'inclusion financière, la résilience face aux mutations technologiques, et l'engagement envers une croissance durable seront les principaux moteurs qui guideront l'action du secteur tout au long de l’année à venir.

Wassimagnon