Le football camerounais traverse une nouvelle zone de turbulences. Au cœur de la tempête : le paiement soudain de 1,2 milliard de FCFA à l'ancien sélectionneur Antonio Conceição. Une affaire qui révèle une tentative manifeste du Ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) de fragiliser la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).

Ce 21 février 2025, le Minsep sort de son silence. Après deux ans d'inaction, il annonce le déblocage d'une somme colossale pour régler les émoluments de Conceição. Une urgence soudaine qui intrigue.

Rappelant que l’Etat s’est « substitué» à la fédération pour payer 1,2 milliard FCFA à Antonio Conceição entraineur des Lions indomptables de 2019 à 2022

La Fecafoot a réagi immédiatement par un communiqué cinglant. Elle dénonce des « inexactitudes » et rétablit sa version des faits. Selon la fédération, la résiliation du contrat de Conceição a été actée lors d'une réunion au MINSEP le 22 juillet 2022. Une décision prise « par le Très Haut Accord de Monsieur le Président de la République ».

Le timing de cette annonce est suspect. Elle survient alors que des rumeurs circulent sur un possible limogeage de l'actuel sélectionneur Marc Brys par le Comité Exécutif de la FECAFOOT.

La fédération soulève une question qui dérange : pourquoi ce traitement de faveur pour Conceição ? D'autres anciens sélectionneurs comme Clarence Seedorf, Volker Finke ou Hugo Bross attendent toujours leurs indemnités pour des motifs similaires.

La FECAFOOT rappelle un fait troublant : ces contrats, négociés sans son implication, ont coûté cher à l'État. Seul le contrat de Rigobert Song avait été "savamment négocié" avec la fédération.

Cette manœuvre du MINSEP cache mal ses intentions. Le paiement tardif de cette indemnité, après deux ans d'attente, apparaît comme une tentative de pression. La FECAFOOT dénonce clairement une volonté "d'instrumentaliser" et "d'inciter à la défiance" certains acteurs du football camerounais.

L'affaire Conceiçao révèle ainsi les méthodes contestables du MINSEP pour tenter de reprendre le contrôle du football camerounais. Elle pose surtout la question de l'ingérence ministérielle dans la gestion de la FECAFOOT.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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