Les « planteurs » (Ph KOACI) 

Face à la persistance des bas prix du cacao en Côte d’Ivoire, le Syndicat National Agricole pour le Progrès en Côte d’Ivoire (SYNAPCI) a décidé de passer à l’action. Réunis en conclave à Daloa les 18 et 19 février 2025, le président du syndicat, Koné Moussa, ainsi que les coordinateurs et délégués régionaux ont longuement débattu des difficultés rencontrées par les producteurs. À l’issue des discussions, une menace de grève a été brandie afin d’exiger une revalorisation du prix du cacao.

Selon Koné Moussa, le cacao ivoirien est sous-évalué alors que les prix sur le marché international ont connu une forte hausse. « Cette année, nous avons remarqué une augmentation des prix au niveau mondial, une hausse que nous espérions depuis longtemps. Pourtant, nos producteurs ne ressentent aucun impact positif. Depuis le début de la campagne jusqu’au 16 janvier 2025, nous avons alerté sur cette injustice lors d’un point de presse. Mais le gouvernement et nos gestionnaires restent silencieux », a-t-il dénoncé.

Le président du SYNAPCI a également mis en lumière une inégalité criante entre la Côte d’Ivoire et les pays voisins : « Alors que chez nous, le cacao est payé à 1 800 FCFA le kilo, dans les pays limitrophes, il est acheté à près de 5 000 FCFA le kilo. Une situation incompréhensible et inacceptable », a-t-il martelé.

Au-delà du prix d’achat du cacao, le SYNAPCI s’élève également contre le reversement des revenus issus du secteur au Trésor public. « Les sommes reversées sont énormes. Nous demandons au gouvernement de redistribuer 500 milliards de francs CFA aux producteurs, qui sont les premiers acteurs de cette filière vitale pour l’économie du pays », a plaidé Koné Moussa.

Estimant ne plus pouvoir attendre sans réaction des autorités, le SYNAPCI a pris une décision ferme : si aucune réponse satisfaisante n’est apportée à leurs revendications, les producteurs affiliés au syndicat se mettront en grève. Une action qui pourrait avoir un impact majeur sur la filière cacao en Côte d’Ivoire et accentuer la pression sur le gouvernement pour qu’il prenne des mesures en faveur des planteurs.

Donatien Kautcha, Abidjan