

Côte d'Ivoire : Phénomène de la cybercriminalité, 8131 plaintes enregistrées par la PLCC en 2023, pour un préjudice financier de plus de 9 milliards Fcfa
Le jeudi 20 février 2025, le Centre d’Études et de Recherche en Communication (CERCOM) de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody a organisé une conférence sur le thème de la “Cybercriminalité en Côte d’Ivoire”, destinée aux étudiants. Cet événement, qui s'inscrit dans le cadre des activités académiques du CERCOM, a été animé par le commissaire Manzan Parfait, représentant de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), qui concentre désormais les fonctions jusqu’ici dispersées entre la Direction de l’information et des traces technologiques (DITT), le Centre de veille CI-Cert et la cellule de cybercriminalité de l’Agence de régulation des télécommunications (ARTCI).
Un phénomène préoccupant
En présence des professeurs Toa Agnini Jules Evariste et Kamaté André, respectivement directeur du CERCOM et directeur de l’UFR Information, Communication et Arts (UFRICA), ainsi que d'un large public d'étudiants, le commissaire Manzan Parfait a présenté un exposé approfondi sur la cybercriminalité et ses enjeux socio-économiques.
Il a débuté par définir la cybercriminalité comme “une infraction commise au moyen ou sur un système d’information”. Il a ensuite détaillé les différentes typologies de cybercriminalité, notamment, l’usurpation d’identité. Cette infraction consiste à utiliser les données personnelles d’une personne à des fins financières. Selon l’article 19 de la loi sur la cybercriminalité, les sanctions peuvent aller d’un à cinq ans d’emprisonnement, accompagnées d’amendes variant de cinq à cent millions de FCFA. Ensuite, la spoliation de compte : une technique qui vise à obtenir des renseignements personnels pour commettre une usurpation d’identité. Elle est également punie par l’article 25 de la même loi, avec des peines similaires à celles de l’usurpation d’identité.
En outre, l’escroquerie en ligne : un type d’infraction qui se manifeste par des faux achats, des investissements fictifs, des offres d’emploi trompeuses, des fausses locations et des prêts en ligne frauduleux. Ces pratiques sont en forte augmentation et touchent de nombreuses victimes.
Des statistiques alarmantes
Le commissaire Manzan a présenté des statistiques révélatrices sur l’évolution de la cybercriminalité en Côte d’Ivoire entre 2021 et 2023. En 2021, la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) a enregistré 5 302 plaintes. Ce chiffre a grimpé à 6 579 en 2022, puis à 8 132 en 2023. Les préjudices financiers causés par ces infractions sont tout aussi préoccupants : en 2021, ils s’élevaient à 6 319 184 167 FCFA, en 2022 à 6 292 930 058 FCFA, et en 2023, ils ont atteint 9 206 106 267 FCFA.
“Les cybercriminels font preuve d’une ingéniosité remarquable. Plus le temps passe, plus leurs techniques deviennent sophistiquées. Les statistiques montrent une augmentation des plaintes et des préjudices financiers. Il est donc crucial d’adopter des comportements responsables sur les réseaux sociaux et sur Internet”, a-t-il exhorté.
Des mesures gouvernementales renforcées
Le commissaire Manzan Parfait a également souligné que le gouvernement ivoirien continue de renforcer la lutte contre la cybercriminalité en adoptant de nouvelles lois qui doublent les peines de prison pour certaines infractions. L’ANSSI mise également sur la sensibilisation de masse pour contrer ce phénomène en pleine expansion en Côte d’Ivoire.
À l’issue de la conférence, le professeur Kamaté André, directeur de l’UFRICA, a exprimé sa gratitude à la délégation de l’ANSSI pour la qualité des informations fournies aux participants, soulignant l'importance de telles initiatives pour sensibiliser la jeunesse aux enjeux de la cybercriminalité.
Cette conférence a ainsi permis de mettre en lumière un phénomène préoccupant qui nécessite une vigilance accrue et une coopération entre les autorités, les institutions académiques et la société civile pour protéger les citoyens contre les dangers du monde numérique.
Wassimagnon


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