Lors de l'ouverture de la première édition du Forum international des Métiers et des Compétences (FIMEC), le Premier Ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a adressé un discours soulignant l'importance de la formation professionnelle et de l'enseignement technique dans le développement socio-économique de la Côte d'Ivoire. 

Sous le thème « Réinventer la formation professionnelle pour un capital humain, moteur de croissance inclusive et durable », le forum a réuni des acteurs clés du secteur public et privé, des institutions éducatives, des experts et des jeunes en quête de nouvelles opportunités professionnelles.

Le Premier ministre a débuté son intervention en exprimant sa gratitude envers les autorités des collectivités territoriales et les chefs d'entreprises qui œuvrent quotidiennement pour rapprocher la jeunesse ivoirienne des opportunités d'emploi. 

Il a également salué l'engagement des étudiants, qu’il a qualifiés de « porteurs de l'espoir » pour l’avenir du pays.

M. Mambé a rappelé que, depuis 2021, plus de 450 milliards de FCFA ont été alloués pour renforcer les dispositifs d'encadrement de la jeunesse, en particulier dans le domaine de la formation professionnelle. 

Il a souligné que l'enseignement technique représente une véritable chance pour l'avenir de la Côte d'Ivoire et a insisté sur l'importance de prendre cette formation «avec sérieux », car elle est la clé pour réussir dans un monde de plus en plus tourné vers la compétitivité et l'innovation.

Le Premier ministre a pris exemple sur des pays comme la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche et les "dragons d'Asie", qui ont su capitaliser sur l'enseignement technique pour booster leur économie et intégrer une large part de leur population dans le tissu industriel. 

À contrario, il a mis en lumière le faible taux d'inscriptions dans les filières techniques en Côte d'Ivoire, avec seulement 6% d’élèves dans ces parcours, loin des 40 à 60% observés dans ces nations modèles.

En évoquant son propre parcours en tant que diplômé de l'enseignement technique, M. Mambé a insisté sur l'excellence de cette voie, rappelant qu'elle permet à la fois une insertion rapide dans le monde du travail, une autonomie professionnelle, mais aussi un potentiel de recherche et d'innovation pour transformer le pays. 

Il a également souligné le rôle fondamental des mathématiques et des sciences dans la réussite de cette formation, qui ne se limite pas à la théorie, mais qui se concrétise dans des applications réelles dans les industries et les entreprises.

Le Premier ministre a dans son intervention, encouragé vivement les étudiants présents à ne pas sous-estimer l'importance de l'enseignement technique. 

« Le travail ne ment pas, le travail rend », a-t-il affirmé, incitant les jeunes à saisir les opportunités qui s'offrent à eux et à contribuer activement au développement de la Côte d'Ivoire par leur travail et leurs compétences.

Le Premier ministre, en conclusion, a rappelé que l'avenir de la Côte d'Ivoire réside dans les mains de ses jeunes, et que la formation professionnelle est un moyen pour eux de se forger un avenir meilleur, tout en contribuant à la prospérité collective du pays.

L'initiative du FIMEC, porté par l’Agence nationale de la Formation professionnelle (AGEFOP), est un levier stratégique pour repenser et valoriser la formation professionnelle en Côte d'Ivoire. 

Selon Karitia Coulibaly-De Medeiros, Directrice générale de l’AGEFOP, le forum vise à transformer la perception publique de la formation professionnelle, souvent vue comme une voie de secours pour les jeunes en échec scolaire.

Elle a souligné que l'objectif principal de cet événement est d'informer sur les dynamiques actuelles du secteur, d'explorer les mécanismes de financement innovants et de promouvoir des partenariats entre les institutions de formation, les entreprises et les organismes internationaux.

Le FIMEC, qui a réuni plus de 2000 participants, a été l'occasion de débattre de divers enjeux liés à l’insertion des jeunes dans le monde du travail, à la place des soft skills et de l’intelligence artificielle dans la formation professionnelle.

Les discussions ont aussi porté sur l’engagement du secteur privé et des collectivités territoriales pour renforcer l’adéquation entre les compétences des jeunes et les besoins du marché de l’emploi.

Les autorités ivoiriennes, avec le soutien du gouvernement et des partenaires internationaux, s'engagent à faire de la formation professionnelle un moteur de croissance inclusive et durable pour le pays. À travers des réformes ambitieuses, notamment la réforme du système éducatif, la Côte d'Ivoire espère combler le fossé qui existe entre la formation et l'emploi, tout en garantissant une plus grande compétitivité sur le marché mondial.

Wassimagnon