L’affaire Martinez Zogo, qui défraie la chronique depuis deux ans, connaît un nouveau report. Ce lundi 3 février 2025, l’audience a été renvoyée au 24 février. La séance, qui n’a duré que 30 minutes, n’a pas permis de trancher les exceptions soulevées par la défense. 

Depuis 16 audiences, rien n’avance. Les avocats de la défense attendent toujours que la Cour d’appel examine leurs arguments. Le 11 novembre dernier, les juges militaires avaient rejeté leurs observations, mais le document officiel ne leur a jamais été remis. Résultat : ils n’ont pas pu saisir la Cour d’appel à temps.

Près de deux mois plus tard, le procès reste bloqué. La partie civile et la défense s’accusent mutuellement des retards. En mars, cela fera un an que le procès a commencé au Tribunal militaire de Yaoundé. Pourtant, les débats au fond n’ont toujours pas démarré. Aucun témoin n’a été entendu, et le corps de Martinez Zogo, assassiné en janvier 2023, n’a toujours pas été inhumé.

L’affaire implique des figures puissantes. Le lieutenant-colonel Justin Danwe, ancien directeur des opérations de la DGRE, est accusé d’être le cerveau du commando ayant enlevé et torturé le journaliste. Au total, 12 agents de la DGRE, dont l’ex-patron Léopold Maxime Eko Eko, ont été arrêtés. L’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga et le maire de Bibey, Martin Savon, sont également en détention.

Les prochaines semaines seront décisives. Les familles et les observateurs espèrent enfin des réponses. Mais pour l’instant, l’affaire Martinez Zogo reste un symbole des lenteurs et des opacités de la justice camerounaise.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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