Cameroun : Une vidéo de corruption d'un agent du ministère des Transports devient virale
Une vidéo montrant un agent du ministère des transports est devenue virale sur les réseaux sociaux, ce vendredi.
Les images montrent un agent de la prévention routière du ministère camerounais des Transports demander l’argent à un usager de la route.
« On boit le whisky ici, le ventre là ce n’est pas le ventre de la bière » dit l’agent à l’usager qui lui glisse un billet de banque.
Les agents de la prévention routière sont déployés sur les grands axes pour sensibiliser les automobilistes. Si leur présence contribue largement à réduire le taux d’accidents grâce aux campagnes de sensibilisation du ministère, il faut déplorer la corruption qui entache leurs activités au quotidien.
Un fléau qui détruit l'État
La corruption au Cameroun représente un mal endémique profondément enraciné qui ronge l'ensemble des structures étatiques et sociales. Ce phénomène systémique s'est progressivement installé comme une pratique quotidienne, transformant les institutions publiques en un réseau de transactions illicites où l'argent et les faveurs personnelles priment sur l'intérêt général.
Depuis des décennies, le pays est enlisé dans un cercle vicieux où les fonctionnaires, mal rémunérés et considérant leur poste comme une opportunité d'enrichissement personnel, instrumentalisent leurs fonctions. Des services publics essentiels comme l'obtention de documents administratifs, les procédures judiciaires, les attributions de marchés publics ou les contrôles de police sont devenus des espaces de marchandage permanent.
Cette corruption généralisée produit des effets dévastateurs : elle décourage les investissements étrangers, freine le développement économique, approfondit la pauvreté et érode la confiance des citoyens envers leurs institutions. L'impunité des hauts fonctionnaires et l'absence de mécanismes de contrôle efficaces alimentent ce système, où seule une minorité proche du pouvoir tire réellement profit de cette situation.
Malgré quelques initiatives anti-corruption, le problème demeure structurel et nécessiterait des réformes profondes touchant la gouvernance, la transparence et l'éthique publique pour espérer véritablement endiguer ce fléau national.
- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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