L’hôtel Novotel Adagio d’Abidjan a accueilli du 21 au 22 janvier, la 7ᵉ édition des Rencontres du marché des titres publics (REMTP), un événement majeur organisé par UMOA-Titres. 

Ce rendez-vous a réuni émetteurs, investisseurs et experts économiques pour discuter de l'avenir du marché de la dette souveraine dans l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA), en mettant l'accent sur les stratégies à adopter pour renforcer le marché financier de la région.

Sous le thème de la mobilisation de l’épargne intérieure et des actions nécessaires pour consolider le marché des titres publics, cette édition a permis aux participants de débattre autour de l’enjeu crucial de créer un marché financier plus résilient, capable de soutenir le développement des économies des pays membres de l’UMOA.

Lors de l’ouverture des travaux, Oulimata Ndiaye Diassé, directrice de UMOA-Titres, a souligné la solidité du marché des titres publics malgré un environnement économique mondial complexe. En 2024, les États membres ont réussi à lever 8 127 milliards FCFA sur ce marché, un chiffre en augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente. Cette performance témoigne de la capacité du marché à répondre aux besoins de financement des gouvernements, tout en soulevant la question de sa préparation à faire face à des demandes encore plus importantes à l’avenir.

Mme Diassé a également insisté sur l’importance d’approfondir ce marché par des réformes ciblées. Il s'agit notamment de diversifier la base des investisseurs, d'harmoniser les fiscalités appliquées et de promouvoir une meilleure mobilisation de l’épargne intérieure. Les débats ont également porté sur la nécessité de développer le marché secondaire et de réduire la concentration des titres publics dans les portefeuilles bancaires, aujourd’hui dominés à 90 % par ces institutions.

Lors du bilan des activités du marché, présenté par Désiré Sèdjro Bossou, les résultats ont été jugés positifs : l'encours global des titres publics a atteint 17 900 milliards FCFA en 2024, soit une hausse de 23 % par rapport à 2023. Toutefois, le marché reste confronté à plusieurs défis, notamment en matière de diversification et de gouvernance. Afin de le rendre plus inclusif et accessible à un plus large éventail d'acteurs, des efforts supplémentaires sont nécessaires.

Les échanges ont aussi permis aux participants de s’inspirer des bonnes pratiques internationales. Mme Salwa Saidi, du Groupe Caisse de dépôt et de gestion du Maroc, a présenté des exemples de réformes réussies qui ont permis au Maroc de développer son propre marché des titres publics, offrant ainsi des pistes pour renforcer le marché régional de l'UMOA.

Au terme de ces deux jours de réflexion, il est apparu clairement que, pour accompagner les ambitions de développement des pays de l’UMOA, le marché des titres publics doit évoluer pour devenir un levier encore plus efficace de mobilisation des ressources. Les discussions ont souligné que la réussite de ces réformes sera déterminante pour soutenir la croissance économique de la région et renforcer la résilience des États face aux défis économiques mondiaux.

Wassimagnon