La première édition des Journées nationales des producteurs de coton et d’anacarde (JNPCA), qui s'est déroulée du 17 au 18 janvier 2025, a été l'occasion pour le ministre d'État, ministre de l'Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, de se prononcer sur le respect des prix bord champ de la noix de cajou et de dévoiler plusieurs initiatives visant à soutenir le secteur. Lors de la cérémonie de clôture, le ministre a non seulement lancé la campagne commerciale 2025 de la noix de cajou, mais a également abordé les difficultés liées au respect des prix fixés et a annoncé la signature de cinq protocoles d’accord importants pour la filière.

Un des points forts des débats a été le respect des prix bord champ de la noix de cajou. Le ministre d'État Kobenan Kouassi Adjoumani a rappelé que le gouvernement ivoirien avait fixé le prix de départ à 425 FCFA/kg pour la campagne 2025, soit une hausse significative de 150 FCFA par rapport à l'année précédente. Cependant, le ministre a souligné qu'il existait des cas où ce prix n'était pas respecté sur le terrain. Selon lui, l'État ne pouvait être tenu pour responsable de ce non-respect, qui survient souvent lorsque des producteurs, pressés de vendre leur récolte, acceptent des offres inférieures à la norme fixée.

Il a expliqué que, malgré l’engagement du gouvernement, certaines pratiques sur le terrain entraînaient une réduction du prix payé aux producteurs, notamment en raison du manque d'acheteurs ou du désir des producteurs de vendre rapidement. Le ministre a insisté sur le rôle des comités de veille, dirigés par les sous-préfets et préfets, pour surveiller la bonne application des prix. Il a également invité les producteurs à signaler tout acheteur ne respectant pas les clauses du contrat avec le Conseil du coton et de l’anacarde, précisant que des sanctions pouvaient être prises, allant jusqu’à la révocation de l’agrément des acheteurs fautifs.

"Sur le respect des prix, ce que je voudrais indiquer, tout part du bord champ mais nous arrivons au niveau des exportateurs et des industriels. Pour nous, il est question de faire respecter le prix à tous les niveaux et je pense que pour cette campagne nous serons présents à tous les niveaux d'abord au bord champ, à travers nos agents relais, à travers nos délégués régionaux mais en même temps, je dirai que les comités de veille. Ce qui est important, le Conseil va nécessairement mettre un dispositif qui va faire que dès que vous avez votre produit vous trouverez un acheteur. Parce que ce qui était dommage, dans des zones, parfois on n'a pas d'acheteurs, vous êtes livrés à vous-mêmes. Cette année, il y aura beaucoup de financement, vos produits seront achetés au prix 425 FCFA plus", a rassuré, Mamadou Berté, Directeur général du Conseil du coton et de l'anacarde.

Par ailleurs, cinq protocoles d’accord ont été signés lors des JNPCA, marquant un pas important vers le développement de la filière de l’anacarde en Côte d'Ivoire. Ces accords visent à renforcer la production locale, améliorer les conditions de vie des producteurs et encourager la transformation nationale.

Un premier protocole a été signé entre le Conseil du coton et de l'anacarde et le Groupement des industriels du cajou de Côte d'Ivoire, ainsi que l'Association professionnelle des transformateurs industriels de cajou (APPROTIC). Ce partenariat vise à stimuler la demande locale en produits transformés de l’anacarde et à promouvoir la consommation intérieure.

Un autre protocole d’accord a été signé entre le Conseil et Olam Ivoire pour la construction de cinq écoles primaires dans les zones de production de noix de cajou, de 2025 à 2030. Ce projet s'inscrit dans un programme plus large d'OLAM Ivoire, qui s’engage à améliorer le bien-être des communautés locales, en particulier dans les zones agricoles.

La société coopérative COOPARES a également signé un accord pour la construction de cinq centres de santé dans les zones de production de noix de cajou. Ce projet, qui s'étendra de 2025 à 2030, vise à améliorer l'accès aux soins dans ces régions rurales.

Un protocole a été signé entre le Conseil du coton et de l’anacarde et l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) pour financer et mettre en œuvre des programmes de conservation dans les zones de production. Ce partenariat vise également à améliorer les conditions de vie des populations vivant aux abords des aires protégées.

La campagne 2025 de commercialisation de la noix de cajou s'ouvre dans un contexte de prévisions optimistes. La production de cette année est estimée à 1 150 000 tonnes, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2024. Le ministre Adjoumani a annoncé des mesures spécifiques pour garantir que les producteurs bénéficient du prix minimum garanti de 425 FCFA/kg. De plus, la période du 24 janvier au 15 mars 2025 sera dédiée exclusivement aux transformateurs locaux, afin de favoriser l'approvisionnement des industriels ivoiriens avant l’ouverture aux exportateurs.

L’augmentation des prix bord champ et les projets d'infrastructure mis en place devraient, espère-t-on, dynamiser le secteur et offrir des opportunités durables aux producteurs, tout en contribuant à la création de valeur ajoutée sur place.

La campagne 2025 de la noix de cajou s'annonce donc sous des auspices plutôt favorables pour les producteurs, avec un prix garantissant une meilleure rémunération. Toutefois, le respect des prix fixés sur le terrain demeure un défi majeur. Les autorités semblent déterminées à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la transparence et la régulation dans ce secteur clé de l'agriculture ivoirienne. Les cinq protocoles d'accord signés lors des JNPCA marquent également un tournant important pour la professionnalisation et le soutien aux producteurs, tout en consolidant les bases de la filière pour un avenir prospère.

Wassimagnon