Côte d'Ivoire : L'honorable Kouamé Yao Séraphin dénonce l'indignité des députés suppléants et exige des réformes
Kouamé Yao Séraphin
Dans les coulisses de la vie parlementaire en Côte d’Ivoire, une lutte silencieuse s’intensifie : celle des députés suppléants, des figures méconnues du paysage politique, dont l’importance est pourtant incontestable. Ces acteurs de l’ombre, souvent relégués à un rôle purement symbolique, revendiquent aujourd’hui un statut digne et des droits à la hauteur de leur contribution à la vie politique nationale.
Depuis l’introduction du système de suppléance dans le cadre législatif ivoirien en 2004, les députés suppléants sont appelés à remplacer les députés titulaires dans des cas bien définis, notamment lorsque ces derniers accèdent à des fonctions gouvernementales. Pourtant, leur rôle dépasse largement cette fonction de remplacement ponctuel. Aux côtés de leurs titulaires, ils sont de véritables artisans des campagnes électorales, sillonnant les circonscriptions et mobilisant les électeurs. Après les élections, ils restent des relais locaux essentiels, assurant une permanence politique et agissant en soutien discret, mais crucial.
Malgré cela, leur contribution n’est ni encadrée par des dispositions législatives justes ni reconnue à sa juste valeur. Contrairement à d’autres systèmes parlementaires, où les suppléants bénéficient d’un statut administratif et financier, en Côte d’Ivoire, ces élus ne perçoivent aucun émolument, sauf lorsqu’ils siègent effectivement en remplacement. Cette situation, dénoncée comme une profonde injustice par l’Honorable Kouamé Yao Séraphin, prive les suppléants de la dignité qu’implique leur fonction.
Si l’argument selon lequel les suppléants connaissent la loi avant de se porter candidats est souvent avancé, il se heurte à une réalité bien différente. Ces élus de la Nation ne chôment pas. Leur rôle de collaborateurs actifs, présents sur le terrain et engagés auprès des populations, est une composante essentielle de la dynamique parlementaire. Dans de nombreuses circonscriptions, ils incarnent la présence de l’Assemblée nationale, souvent bien plus visible que leurs titulaires.
Pour l’Honorable Kouamé, la reconnaissance des suppléants passe par des mesures concrètes. Il plaide pour l’octroi d’un statut légal clair, comprenant la délivrance d’une attestation officielle et l’allocation d’émoluments. Ces derniers pourraient être financés soit par un budget spécifique de l’Assemblée nationale, soit par celui des titulaires, à condition que ce budget, régulièrement réclamé, soit enfin institué.
Au-delà des considérations financières, il s’agit de restaurer une dignité longtemps bafouée. Les députés suppléants ne sont pas de simples figurants dans l’arène politique. Ils méritent un cadre législatif qui reconnaît leur rôle indispensable et leur permet de l’exercer pleinement, avec la sérénité et les moyens nécessaires.
Alors que les débats sur cette question restent timides au sein du Parlement, la voix de l’Honorable Kouamé résonne comme un appel pressant à la justice et à l’équité. Il est temps, affirme-t-il, de mettre fin à cette injustice. Il est temps de redonner au député suppléant la place qu’il mérite dans le fonctionnement démocratique de la Côte d’Ivoire.
Jean Chresus, Abidjan
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