l'arrivée de Nady Bamba à Azito (Ph Koaci)

Hier dimanche 5 janvier 2025, le Foyer des jeunes d’Azito, dans la commune de Yopougon, a été le théâtre de tensions inattendues lors d’un événement organisé par Nady Bamba, épouse de Laurent Gbagbo.

Destinée à exprimer compassion et gratitude envers les prisonniers civils de la crise post-électorale ainsi qu’aux orateurs et associations des agoras et parlements, cette journée a pris une tournure bien avant son début.

Comme sur place constaté par Koaci, des jeunes se réclamant du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont manifesté leur mécontentement en tentant d’empêcher la tenue de l’événement.

Leur colère, semblait dirigée autant contre leur propre parti que contre l'initiative de Nady Bamba. Ces protestataires du mouvement dirigé par un certain Tabo M'Beky pour la plupart membres ou sympathisants du PPA-CI, dénonçaient des injustices persistantes et un sentiment d’abandon de certains militants incarcérés.

Au cœur des frustrations se trouvent des revendications liées à la situation des militants arrêtés lors des manifestations de 2020 contre un troisième mandat d’Alassane Ouattara.

Ces jeunes, indignés par ce qu’ils perçoivent comme une inertie du parti, reprochent au PPA-CI de ne pas accorder suffisamment d’attention à ceux qui continuent de croupir en prison. Pour eux, cette journée de gratitude paraît malvenue face à des priorités qu’ils estiment bien plus urgentes, comme l’assistance juridique et morale à leurs camarades détenus.

S’ajoutent à cela des griefs internes liés à des querelles de leadership dans les structures locales du parti. Certains protestataires accusent les dirigeants d’écarter des cadres appréciés par la base au profit de figures soutenues par des poids lourds influents du PPA-CI, alimentant un climat de division et de frustration.

Alors que Nady Bamba n’était pas encore arrivée sur les lieux, l’événement s’est vu éclipsé par ces démonstrations de colère, témoignant d’un mécontentement latent au sein de la base militante du PPA-CI.

Si cette journée devait être une célébration de solidarité, elle a, au contraire, révélé des fissures profondes et des attentes non satisfaites, lançant un signal d’alarme pour l’unité et la mobilisation au sein du parti.

Jean Chresus, Abidjan