Cameroun : Présidentielle 2025, les évêques catholiques s'élèvent contre une candidature de Paul Biya
Mgr Emmanuel Abbo, évêque de Ngaoundéré (Ph)
À dix mois de l'élection présidentielle camerounaise, une vague de contestation inédite émerge du clergé catholique. Les homélies du Nouvel An 2025 ont servi de tribune à plusieurs évêques pour exprimer leurs inquiétudes face à la situation politique du pays, dirigé depuis 42 ans par Paul Biya.
L'archevêque de Douala, Samuel Kléda, ancien président de la Conférence épiscopale nationale, a donné le ton en appelant explicitement le président Biya à quitter le pouvoir. Dans une interview accordée à un média français, il a plaidé pour une transition pacifique, soulignant qu'une nouvelle candidature du président, âgé de 92 ans, serait peu réaliste.
Cette position a trouvé un écho retentissant dans les cathédrales du pays. À Yagoua, l'évêque Barthélemy Yaouda Hourgo s'est exprimé avec une rare véhémence sur la souffrance du peuple camerounais. Son message, devenu viral sur les réseaux sociaux, traduit une exaspération profonde face à la situation actuelle du pays.
À Ngaoundéré, Monseigneur Emmanuel Abbo, un autre évêque, a dénoncé la répression des voix dissidentes, comparant l'État à un « rouleau compresseur » qui broie toute expression de mécontentement. Il a particulièrement critiqué l'interdiction faite aux Camerounais d'exprimer leurs souffrances, questionnant l'avenir d'un pays où la parole est muselée.
Face à ces critiques, Paul Biya reste impassible. Dans son discours du 31 décembre, le président camerounais a réaffirmé sa « détermination à servir », remerciant ses compatriotes pour leur « soutien massif ». Il n'a cependant pas clarifié ses intentions concernant une potentielle candidature pour l'élection d'octobre 2025.
Dans leurs différentes prises de parole, les évêques ont mis en exergue une fracture profonde entre le « pays réel » et la classe politique dirigeante déconnectée des préoccupations populaires. Précisions, pour le moment, ces positions ne représentent pas encore le point de vue de l'ensemble de l'Église catholique romaine au Cameroun, certains membres du clergé maintenant leur soutien au pouvoir en place.
Cette montée des critiques de l'Église intervient dans un contexte politique tendu, alors que le Cameroun, s'apprête à vivre une année électorale palpitante. L’élection présidentielle est prévue en octobre 2025.
- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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prier beaucoup pour mon pays car c'est meme octobre
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