Cameroun : À dix mois de la présidentielle, Paul Biya entre bilan mitigé et nouvelles promesses pour ses voeux 2025
Dans un contexte préélectoral sensible, à dix mois de la présidentielle d'octobre 2025, Paul Biya a dressé ce 31 décembre un tableau contrasté de la situation nationale. Son discours, mêlant satisfecit et promesses, révèle les multiples défis auxquels fait face le Cameroun.
La sécurité demeure une préoccupation majeure. Le président revendique des succès contre Boko Haram, affirmant que les terroristes sont « maintenant réduits à ne s'attaquer qu'à des civils innocents ». Toutefois, il reconnaît que « quelques-unes de nos localités demeurent confrontées aux attaques lâches des groupes terroristes ». Cette nuance traduit une pacification inachevée du territoire.
Selon le président Paul Biya, sur le plan économique, les indicateurs affichent une relative résilience. « L'économie camerounaise a enregistré un regain d'activité, avec un taux de croissance estimé à 3,8% en 2024, et projeté à 4,1% en 2025 ». La maîtrise de l'inflation constitue un défi majeur, devant passer « de 7,4% en 2023, à 5% cette année ». Le président met en avant l'industrialisation comme moteur de développement, citant « la plus grande usine de production de carreaux en Afrique Centrale » à Bipaga.
Le secteur minier est présenté comme un levier de croissance prometteur, « Le démarrage de l'exploitation des gisements de fer de Kribi-Lobe, Bipindi-Grand Zambi et Mbalam-Nabeba est imminent ». Ces projets illustrent la volonté de diversification économique.
Les défis sociaux persistent. Le président reconnaît « le sentiment de frustration », concernant les infrastructures routières. La question énergétique reste vitale pour le développement du pays, avec l'annonce de « la construction de 360 centrales solaires » pour les zones rurales. Dans le secteur de la santé, « la contractualisation de 9 mille 944 personnels » est promise.
La gouvernance apparaît comme un enjeu central. Le discours insiste sur « l'urgence de conduire à bonne fin les réformes structurelles ». La lutte contre la corruption est réaffirmée : « Des sanctions appropriées seront infligées aux auteurs des infractions qui seront établies ».
Le volet démocratique soulève des inquiétudes. Le président admet que « certains de nos compatriotes continuent d'éprouver des difficultés pour s'inscrire sur les listes électorales, en raison du défaut de cartes nationales d'identité ». Cette situation pourrait impacter la participation aux échéances électorales de 2025.
Les catastrophes naturelles émergent comme une nouvelle préoccupation. « Le drame de la falaise de Dschang et les inondations survenues dans la région de l'Extrême-Nord témoignent des conséquences auxquelles nous exposent de plus en plus les changements climatiques ».
L'unité nationale reste un leitmotiv présidentiel. « Le Cameroun restera un et indivisible » affirme-t-il, rejetant toute velléité séparatiste. Pour 2025, il appelle à « la maturité et à la responsabilité de tous les acteurs » dans le processus électoral.
Le discours du chef d’Etat camerounais du 31 décembre 2024, dévoile un Cameroun en transition, confronté à des défis multiformes. Entre les ambitions affichées et les réalités du terrain, le pays devra négocier une année 2025 déterminante pour son avenir. Les promesses présidentielles se heurtent aux contraintes structurelles, tandis que l'échéance électorale cristallise les enjeux de gouvernance et de développement.
- Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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