Côte d'Ivoire : Secteur santé, le gouvernement exhorté à respecter ses engagements budgétaires internationaux
Boko devant la presse (Ph Koaci)
La Côte d’Ivoire s’est engagée, comme de nombreux autres pays, à allouer des ressources substantielles au secteur de la santé pour faire face à ses multiples défis. Parmi ces engagements figure la déclaration d’Abuja (Nigeria) en 2001, dans laquelle le pays s’était engagé à consacrer 15 % de son budget général au secteur de la santé. Cet engagement a été réitéré le 6 novembre 2018 à Oslo, en Norvège, par feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Cependant, la Côte d’Ivoire reste loin d’atteindre cet objectif. Actuellement, le pays consacre en moyenne 5,67 % de son budget annuel à la santé, bien en deçà des 15 % promis. Cette insuffisance budgétaire, qui perdure depuis plus de douze ans, a des conséquences négatives sur la réforme hospitalière, laquelle vise à rendre le système de santé plus performant, ainsi que sur la mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
Ces données ont été mises en lumière par Boko Kouaho, inspecteur de soins en service à la Direction de la Médecine Hospitalière et de Proximité (DMHP), expert et consultant syndicaliste. Il s’exprimait lors d’une conférence organisée le samedi 28 décembre 2024 à Yopougon, sous le thème : « Les engagements de l’État pour le financement de la santé : solutions pour une mise en œuvre efficace de la réforme hospitalière ».
Boko Kouaho était l’invité du Comité National de Coordination de la BSB-Santé (Base Bouillonnante du Secteur Santé), un nouveau mouvement composé de militants syndicalistes de base affiliés à Coordisanté. Ce mouvement a été créé pour dynamiser la lutte syndicale et favoriser la prise en compte des revendications des acteurs du secteur.
Lors de son intervention, le conférencier a insisté sur le rôle crucial que joue le secteur de la santé dans le développement socio-économique d’une nation et a exhorté le gouvernement à respecter ses engagements internationaux en allouant les 15 % promis au secteur.
« Il est urgent de corriger les injustices faites au secteur de la santé en appliquant les engagements pris par l’État », a-t-il plaidé.
Boko Kouaho a également invité le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pierre Dimba, à s’impliquer activement en défendant un budget conforme aux engagements pris en 2018 à Oslo. Il a souligné que les syndicats et la population doivent s’approprier cette lutte pour qu’elle aboutisse.
Pour résoudre cette situation, il a proposé l’adoption d’un budget rectificatif pour la loi de finances 2025. Ce budget devrait inclure une allocation normative pour le secteur de la santé, conformément aux engagements d’Oslo. Selon lui, honorer cet engagement est essentiel pour garantir un système de santé performant et accessible à tous.
Jean Chresus, Abidjan
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