Côte d'Ivoire : ZLECAf, des experts appellent à des ajustements stratégiques pour maximiser les bénéfices afin de surmonter les obstacles potentiels
Les experts vendredi à Abidjan
Le Centre Ivoirien de Recherches Économiques et Sociales (CIRES) a présenté ce vendredi 20 décembre 2024, les résultats d'une étude sur l'impact de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sur la sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire. Réalisée en collaboration avec le Joint Research Centre de la Commission de l'Union européenne, cette recherche s'est étendue de juin à décembre 2024. L'atelier de présentation, tenu au siège du Cires, a rassemblé les ministères techniques et acteurs du développement économique et sociale.
L'objectif principal de cette étude est d'analyser comment la mise en œuvre de la ZLECAf pourrait affecter les indicateurs économiques et la sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé un modèle d’équilibre général calculable, intégrant des données de 2021 sur les conditions de vie des ménages. Deux simulations ont été réalisées : la première portant sur la réduction des droits de douane, et la seconde incluant une baisse de 50% des mesures non tarifaires sur les échanges intra-africains.
Dans son intervention, Tuo Siriki, directeur de la coopération internationale au ministère du commerce et d'industrie, a ouvert l'atelier en soulignant l'importance de l'évaluation des effets de la ZLECAf. Il a fait remarquer que cette zone de libre-échange offre des opportunités significatives pour dynamiser l'économie ivoirienne, en particulier en matière d'exportations et de sécurité alimentaire. Cependant, il a émis quelques réserves notamment sur les ajustements nécessaires à faire pour maximiser les bénéfices afin de surmonter les obstacles potentiels.
Dr Bouaffon Victor, représentant du directeur du Cires, institution qui accueille la cérémonie de présentation, a, quant à lui, rappelé que cette étude vise à fournir des solutions concrètes concernant la mise en œuvre de la ZLECAf. Il a encouragé la participation active des différents acteurs présents pour formuler des recommandations pratiques.
Mme Kouadio, du ministère de l'Agriculture, a exprimé l'enthousiasme du gouvernement pour les résultats de l'étude, soulignant leur pertinence pour le développement rural.
Présentant les résultats de l'étude, Dr Diallo, membre de l'équipe de recherche, a indiqué que la mise en œuvre de la ZLECAf pourrait améliorer l'offre alimentaire grâce à une augmentation de la production agricole et des importations. Les simulations indiquent selon lui qu'en l'absence de chocs externes, les prix de consommation pourraient diminuer, facilitant ainsi l'accès à une alimentation de qualité.
L'étude révèle que la ZLECAf pourrait réduire la pauvreté alimentaire de 0,3 point de pourcentage au niveau national.
Toutefois, les résultats montrent une disparité selon le sexe et le milieu de résidence, favorisant davantage les ménages dirigés par des hommes, notamment dans les zones rurales.
Malgré ces perspectives optimistes, Dr Diallo, chef du projet, avertit que la mise en œuvre de la ZLECAf présente des défis, notamment en matière de finances publiques. La réduction des droits de douane pourrait, selon lui, entraîner une baisse des recettes douanières, posant des problèmes pour la fiscalité nationale. Il recommande alors une réforme de la fiscalité intérieure pour compenser des pertes éventuelles.
Cette étude souligne à la fois les opportunités et les défis que la ZLECAf représente pour la Côte d'Ivoire. Une mise en œuvre réussie nécessitera des ajustements stratégiques et une collaboration étroite entre les différents acteurs économiques et gouvernementaux.
Wassimagnon
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