Côte d'Ivoire : Déguerpis de la forêt classée de Bonon, le gouvernement sauve les habitants d'une catastrophe humanitaire avec des dons en vivres et en numéraires
Les 16 et 17 septembre 2024, vers 5 heures du matin, les habitants des campements situés dans la forêt classée de la SODEFOR, dans la région de Bonon, ont été brutalement réveillés par des tirs et la destruction de leurs maisons. Des machines Caterpillar, accompagnées d'hommes armés, ont démoli leurs habitations et les ont sommés de quitter immédiatement les lieux. Cette action a provoqué un exode massif des populations vers les villes de Bonon, Gonaté et environs, créant une situation de crise humanitaire.
L'origine de cette situation remonte aux années 1960, sous le régime du premier président de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. Des négociations avaient permis aux populations locales de mener des activités agricoles dans la forêt classée. Ainsi, 30 000 hectares avaient été déclassés pour les habitants, tandis que 20 000 hectares étaient réservés aux projets de l'État. Cependant, avec le temps, les populations ont largement exploité ces terres, allant même jusqu'à empiéter sur l'espace réservé à l'État, causant des dégradations environnementales et des conflits avec les autorités.
Malgré plusieurs campagnes de sensibilisation menées par les autorités locales et l'Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), les efforts pour amener les populations à quitter volontairement la forêt sont restés infructueux. En conséquence, des mesures de mise en demeure ont été prises, suivies de l'intervention musclée des forces de l'ordre pour déloger les habitants.
Les conséquences du déguerpissement ont été dramatiques. Environ 265 ménages, soit plus de 1 000 personnes, ont été expulsées de leurs maisons, qui ont été soit détruites, soit incendiées. Des animaux, tels que des bœufs, moutons, cabris et volailles, ont été volés. De nombreux biens des habitants, y compris des appareils électroménagers, des panneaux solaires, des groupes électrogènes et des équipements de sonorisation, ont également été emportés par les assaillants. En outre, des blessés ont été enregistrés, dont un cas grave où une personne a été touchée par balle.
Face à cette crise, les autorités ivoiriennes ont réagi rapidement. Le ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté (MCNSLP), en collaboration avec les autorités locales, a fourni une assistance humanitaire aux populations déguerpies. Des dons conséquents ont été remis aux familles touchées, comprenant 530 sacs de riz, 60 cartons d'huile, des vivres, des ustensiles de cuisine, des nattes, ainsi qu'une enveloppe de 3 millions de FCFA. Ce soutien a été salué par les populations déguerpies, qui ont exprimé leur reconnaissance lors de la cérémonie de distribution.
Le ministre de la Cohésion Nationale, Myss Belmonde Dogo, a souligné l'engagement du gouvernement à améliorer le bien-être des populations et à maintenir la paix et la cohésion sociale dans les communautés.
"Le vivre-ensemble qui a toujours existé entre vous ne doit pas être mis à mal", a-t-elle déclaré, appelant à la solidarité et à la paix malgré cette épreuve difficile.
Dans un élan de solidarité, la ministre s'est également rendue à Tiébadougou (Gonaté), où une famille avait perdu deux enfants dans l'effondrement de leur maison pendant les intempéries d'août 2024. Ce geste a montré l'engagement du gouvernement à soutenir les populations dans toutes les situations de détresse.
En résumé, le déguerpissement dans la forêt classée de SODEFOR a provoqué un drame humanitaire pour des milliers de personnes, mais a aussi donné lieu à une forte mobilisation des autorités ivoiriennes, qui continuent de travailler à la prise en charge des victimes et à restaurer la paix et la solidarité dans la région.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire