Côte d'Ivoire : Bédiala, violent conflit communautaire, au moins un mort et plusieurs blessés dans des affrontements
Maison incendiée à Bédiala (Ph KOACI)
La sous-préfecture de Bédiala, située dans le département de Daloa, a été le théâtre d’un affrontement tragique le dimanche 8 décembre 2024. Ce conflit, impliquant des autochtones et des allogènes, a fait un mort, six blessés par balles et causé d'importants dégâts matériels. À l’origine de ces violences : des tensions latentes exacerbées par un drame survenu il y a un mois.
D’après plusieurs habitants de Bédiala, les événements prennent racine dans une affaire troublante survenue en novembre. Une jeune femme de la communauté autochtone aurait été tuée par son compagnon, un allogène, avant que son corps ne soit abandonné dans un puits. Ce crime avait suscité une vive émotion, mais les autorités locales avaient tenté de contenir les tensions. Cependant, le sentiment d’injustice continuait de hanter les proches de la victime.
Ce dimanche, jour des obsèques de la défunte, les rancœurs ont éclaté au grand jour. Des membres de la famille de la jeune femme, dans un acte de représailles, auraient incendié une menuiserie appartenant à un membre de la communauté allogène. La riposte ne s’est pas fait attendre : plusieurs maisons, motos et autres biens appartenant à des autochtones ont été réduits en cendres par des allogènes furieux.
Au milieu de ce chaos, une femme identifiée comme Émilie Kouamé Lou a été tuée par balle dans des circonstances encore floues. Six autres personnes ont été blessées, tandis que la peur s’est répandue dans toute la localité.
Face à cette escalade, les autorités ont rapidement dépêché sur place Emmanuel Gbéï Képo, secrétaire général 1 de la préfecture de Daloa, accompagné de forces de l’ordre venues rétablir un semblant de calme. Si les affrontements ont cessé, la tension reste palpable, et le climat demeure incertain. Les autorités tentent désormais de mener des négociations pour éviter que la situation ne s’envenime davantage.
Bédiala, déjà marquée par des clivages communautaires, s’interroge sur son avenir. Ces violences illustrent une fracture profonde entre les populations locales et les communautés installées depuis plusieurs décennies. Pour beaucoup, ce drame est un appel à un dialogue sincère et urgent pour éviter que de tels conflits ne se reproduisent.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire