Côte d'Ivoire : Terminal à Pêche, un docker meurt asphyxié suite à une fuite d'ammoniac dans un navire contenant 300 tonnes de thon, des inquiétudes sur la qualité des poissons soulevées
Le mardi 3 décembre 2024, une tragédie a frappé le Terminal à Pêche d’Abidjan, mettant en lumière des risques sanitaires et de sécurité au sein du secteur halieutique ivoirien. Alors qu’un navire, le BAO Lucky, accostait avec une cargaison de 300 tonnes de thon destinées au mareyeur HATCO, l’opération de débarquement a tourné au drame.
Le drame s’est déroulé dans la cale du navire, où un docker employé par la société CMB Abidjan a trouvé la mort dans des circonstances tragiques.
Selon les premières informations de l’enquête, une fuite d’ammoniac, utilisé pour la conservation des poissons à bord, serait à l’origine du décès. Ce gaz, dans un espace confiné, a provoqué une asphyxie fatale, plongeant les témoins dans la panique. L’évacuation des travailleurs et l’arrêt immédiat des opérations de débarquement témoignent de la gravité de la situation.
Au-delà de cette perte humaine, c’est la cargaison de thon qui soulève de vives inquiétudes. L’ammoniac, ayant contaminé l’air dans la cale, pose un risque sérieux de contamination des poissons. Experts et mareyeurs tirent la sonnette d'alarme, soulignant que la consommation de ces poissons pourrait s’avérer dangereuse pour la santé publique.
Face à ce danger potentiel, plusieurs acteurs du secteur halieutique, notamment l’Union des Mareyeurs Grossistes de Côte d’Ivoire (UMAG-CI), appellent à la destruction pure et simple de la cargaison.
“Nous ne pouvons pas prendre le risque de distribuer un produit qui pourrait nuire à la population,” a déclaré un responsable de l’UMAG-CI, soulignant l'importance d’éviter une crise sanitaire majeure.
Cet incident met en évidence des failles importantes dans la gestion des opérations portuaires et la sécurité des dockers. Les syndicats des dockers et les mareyeurs exigent une enquête approfondie pour identifier les responsabilités et des réformes concernant les conditions de travail des employés portuaires. La sécurité des produits halieutiques et la régulation des produits chimiques utilisés à bord des navires sont également mises en cause.
Les autorités sanitaires ivoiriennes sont désormais appelées à intervenir rapidement pour évaluer l’ampleur du risque sanitaire et prendre des mesures appropriées concernant la cargaison de thon. La population, ainsi que les mareyeurs et les consommateurs, attendent des réponses claires et des actions concrètes pour éviter toute contamination.
Ce drame est un rappel brutal des défis auxquels est confronté le secteur halieutique en Côte d'Ivoire, qui souffre déjà de conditions de travail précaires et de risques sanitaires récurrents.
Alors que les mareyeurs, les dockers et la population sont en attente de décisions, il est urgent d’agir pour renforcer la régulation, améliorer la sécurité et éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Les autorités compétentes devront prendre des mesures concrètes pour restaurer la confiance dans ce secteur vital pour l’économie du pays et garantir la santé publique face à des risques potentiels.
Nous apprenons d’ailleurs à ce propos, que le bateau contient 12 cales qui sont indépendantes les unes des autres. Le Service du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques en charge des inspections au port et le laboratoire LANADA ont demandé la suspension du débarquement des poissons et ont fait des prélèvements pour des analyses. Les résultats pourraient être disponibles dans le courant de la journée de ce jeudi, afin de déterminer si toutes les cales sont infectées et prendre les mesures.
Pour l'instant, la situation est sous contrôle et le Ministère rassure la population que tout est mis en œuvre pour leur fournir des produits de qualité pour leur santé.
Wassimagnon
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