Soucieux d’améliorer la vie carcérale, le gouvernement ivoirien a entrepris des efforts notables, notamment la construction de nouvelles prisons et la prise d’engagements internationaux. Ces initiatives visent à réduire les mauvaises conditions de détention, tout en améliorant la prise en charge sanitaire et éducative des détenus.

Cependant, malgré ces avancées, les conditions de vie en prison restent particulièrement difficiles pour les femmes et les jeunes filles. Pour accompagner les efforts du gouvernement, deux organisations non gouvernementales (ONG), Y-Voir et Sourire (YVS) et La Balle Aux Prisonniers (LaBAP), ont initié deux projets majeurs : "Agir sur le bien-être physique par la pratique du sport en vue d'une santé mentale optimale", destiné aux détenues des maisons d’arrêt d’Abidjan, Daloa et Toumodi, et "L’École de la seconde chance", qui vise à favoriser leur réinsertion sociale.

L’Ambassade de France en Côte d’Ivoire, particulièrement préoccupée par la situation carcérale, a apporté un soutien financier significatif pour la mise en œuvre de ces projets. Le lancement officiel a eu lieu le mercredi 27 novembre 2024 à la mairie de Cocody, en présence de nombreux invités. Laurent Bonneau, Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle et Directeur de l’Institut Français de Côte d’Ivoire, représentant l’Ambassadeur de France, a réaffirmé l’intérêt de son pays pour ces initiatives :

« Nous soutenons ces projets car ils s’inscrivent dans une série d’actions visant à appuyer 22 organisations de la société civile ivoirienne. Le sport est un vecteur de socialisation et d’aide, permettant aux femmes et jeunes filles en prison de s’intégrer dans leur communauté. C’est aussi un moyen de lutter contre la sédentarité et les maladies comme les troubles cardiovasculaires et le diabète. Ces ONG, bien que disposant de moyens modestes, réalisent un travail remarquable. »

Ces projets seront mis en œuvre sur une période de 15 mois, du 1er décembre 2024 au 28 février 2026, dans les prisons de Daloa, San-Pedro, Toumodi, ainsi qu’au Centre de Réinsertion pour Mineurs de Bouaké. Ils ont pour objectif d’améliorer les conditions de vie des détenues grâce à des activités sportives et éducatives, ainsi qu’à une prise en charge psycho-sanitaire et socioprofessionnelle.

La phase pratique comprendra 208 séances sportives, incluant fitness, football et handball, ainsi que quatre journées sportives impliquant les autorités administratives et les partenaires. Ces séances seront dirigées par des professionnels et contribueront à la réinsertion sociale des détenues.

Lors de la cérémonie, les intervenants ont unanimement salué l’importance de ces projets, qui représentent une lueur d’espoir pour les femmes et jeunes filles incarcérées, leur offrant une chance de se réinsérer dans la société.

Jean Chresus, Abidjan