Côte d'Ivoire : Forum sur l'énergie durable dans l'espace CEDEAO, les experts de la sous-région jettent les bases d'un dialogue constructif à Abidjan
La 9ème édition du Forum sur l'Energie Durable de la CEDEAO (ESEF 2024) s'est ouverte à Abidjan, en présence de plusieurs ministres et acteurs majeurs du secteur énergétique de la région. Cet événement, qui s'inscrit dans un contexte mondial marqué par les défis du changement climatique, a réuni des experts pour discuter des enjeux et des solutions pour une transition énergétique durable et juste en Afrique de l'Ouest.
Le forum, placé sous le thème "Vers une Transition Energétique Juste en Afrique de l'Ouest", met l'accent sur les défis énergétiques spécifiques à la région et la nécessité d'accélérer l'adoption des énergies renouvelables tout en garantissant une approche équitable pour tous.
Le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie de la Côte d'Ivoire, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a ouvert la session en exprimant sa fierté d'accueillir un événement d'une telle envergure. Il a remercié le Centre pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique de la CEDEAO (CEREEC) pour avoir choisi la Côte d'Ivoire comme hôte du forum.
Mamadou Sangofowa a souligné que le thème de cette édition était particulièrement pertinent face aux défis environnementaux actuels, notamment le changement climatique et a rappelé l’engagement de la Côte d'Ivoire de porter la part des énergies renouvelables à 45 % d'ici 2030, un objectif ambitieux qui s'inscrit dans un plan plus large de rationalisation de la consommation énergétique.
M. Sangafowa-Coulibaly a mis en avant plusieurs initiatives en cours, telles que le projet ROGEAP, visant à améliorer l’accès à l’électricité hors réseau, et a souligné que le financement représentait un facteur clé pour réussir cette transition énergétique.
Le ministre ivoirien a également insisté sur la nécessité de garantir une transition juste, en citant le Vice-Président de la Côte d'Ivoire, selon lequel "le chemin vers les énergies renouvelables ne peut être le même pour tous". Cette affirmation fait écho à l'importance de tenir compte des spécificités locales et des défis sociaux dans la mise en œuvre des politiques énergétiques.
Jean Francis Semporé, Directeur Exécutif du CEREEC, a rappelé le rôle stratégique que joue l’ESEF dans l’accompagnement des politiques énergétiques durables au sein de la CEDEAO. Il a fait état des avancées réalisées par le CEREEC dans le développement des politiques régionales relatives aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique. Parmi les succès notables, M. Semporé a cité l'augmentation significative de la capacité installée en énergie solaire photovoltaïque, un secteur clé pour la transition énergétique de la région.
Cependant, il a également souligné les défis persistants, tels que le manque de contenu local dans les projets d'énergie solaire et la faiblesse des investissements dans l'efficacité énergétique. Ces obstacles freinent encore la pleine réalisation du potentiel des énergies renouvelables en Afrique de l'Ouest. Dans ce contexte, Jean Francis Semporé a rappelé l'importance des partenariats internationaux et a mis en avant les efforts du CEREEC pour favoriser l'inclusion de la dimension de genre et renforcer les capacités locales dans le secteur énergétique.
Sédiko Douka, Commissaire en charge des Infrastructures, de l'Énergie, des Mines, de l'Eau, de la Digitalisation et des Postes de la CEDEAO, a clôturé les discours de la matinée en insistant sur l’importance cruciale du secteur énergétique dans la réalisation de la Vision 2050 de la CEDEAO. Cette vision ambitieuse, qui prône une intégration régionale accrue, repose en grande partie sur le développement de solutions énergétiques communes et durables.
M. Douka a dressé un état des lieux des défis énergétiques qui freinent la croissance de la région, citant notamment le déficit de production d’énergie, l’accès limité à l’électricité, et la faible utilisation des énergies renouvelables. En réponse à ces défis, il a salué les projets régionaux d’envergure tels que le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP) et les projets d’interconnexion des réseaux électriques, qui sont essentiels pour garantir une couverture énergétique équitable sur l’ensemble du continent. Il a également souligné la nécessité de mécanismes financiers adaptés pour faire face aux impacts du changement climatique, qui affectent particulièrement l’Afrique de l’Ouest.
L’ouverture de l'ESEF 2024 a posé les bases d’un dialogue constructif autour de la transition énergétique en Afrique de l’Ouest. Les différents intervenants ont souligné l'importance de la collaboration régionale et internationale pour relever les défis énergétiques de la région, tout en garantissant une transition juste, inclusive et durable. Alors que les engagements pris, tant par la Côte d'Ivoire que par les acteurs régionaux, sont ambitieux, la question du financement, des politiques adaptées et de l’inclusion des populations vulnérables sera déterminante pour réussir à transformer le secteur énergétique ouest-africain.
Wassimagnon
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