Cameroun : Présidentielle 2025, accusé de préparer des fraudes, Elecam recule et réintègre les 120 000 inscriptions rejetées
Des électeurs consultent des listes électorales (Ph)
Elections Cameroon (Elecam) a décidé de réintégrer toutes les inscriptions rejetées cette année pour défaut d'empreintes numériques. Cette annonce a été faite par Erik Essousse, directeur général d'Elecam, le 26 novembre lors de la deuxième édition de la Plateforme nationale de consultation permanente, un cadre de dialogue dédié à l'amélioration du processus électoral.
120 mille électeurs réintégrés
Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a immédiatement salué cette décision. Quelques semaines plus tôt, le 14 novembre, il avait vivement dénoncé ces rejets, qualifiant les motifs de « prétexte fallacieux ». Pour lui, Elecam avait sciemment orchestré ces radiations pour écarter environ 120 000 électeurs du MRC des listes électorales.
Dans les rangs du parti d'opposition, on est convaincu que la sortie médiatique de Maurice Kamto a contraint Elecam à faire machine arrière. Certains cadres, comme Aïssatou Bouba Dalil, ont même appelé à la démission d'Erik Essousse. Elle déclare avec virulence : « Pris la main dans le pot de confiture, il n'avait d'autre choix que de faire réapparaître les empreintes digitales des Camerounais dont il voulait voler le vote ».
Chez Elecam, on minimise la portée de la polémique. Un cadre de l'organisme explique que la décision de réintégrer les inscrits rejetés était déjà en cours, indépendamment des protestations du MRC. Selon ses explications, le Centre national de biométrie d'Elecam (CNBE) avait initialement constaté des empreintes digitales illisibles sur le terrain. Par souci de transparence, il a été demandé aux équipes de reprendre ces empreintes. « C'est une mise à jour technique, une étape importante du processus d'inscription », souligne-t-il.
Maurice Kamto maintient néanmoins sa critique. Lors de sa conférence de presse du 14 novembre à Yaoundé, le candidat de l'Alliance politique pour le changement (APC) à l'élection présidentielle de 2025 a accusé Elecam de ciblage politique. « Comment expliquer que la purge électorale ne vise que les zones qui nous seraient favorables selon le dernier scrutin ? », a-t-il interrogé.
Au total, près de 120 000 inscriptions ont été initialement rejetées pour défaut technique d'empreintes digitales. Un chiffre qui alimente les soupçons de manipulation du processus électoral à l'approche de l'élection présidentielle.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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