Prince Yormie Johnson (ph)

Le sénateur Prince Yormie Johnson (PYJ), l'ancien chef de guerre controversé devenu personnage politique et chrétien, est décédé soudainement ce jeudi matin à Monrovia à l'âge de 72 ans. La cause de son décès reste inconnue.

La nouvelle de la disparition de Johnson est confirmée par ses proches à Monrovia dont l’un a déclaré que « Les nouvelles ici ne sont pas bonnes. Je ne peux pas parler maintenant ». Des sources familiales rapportent que Johnson est tombé dans le coma et a été évacué à l'hôpital Hope for Women avant d'être déclaré mort.

Le vice-président du Liberia, Jeremiah Koung, qui a appris la nouvelle est affecté par le décès de Johnson. Un silencieux s’est emparé des populations du comté de Nimba. Les gens se rassemblent en petits groupes, parlent à voix basse, pour discuter et savoir un peu plus de la brusque nouvelle.

Le sénateur Johnson, qui représentait le comté de Nimba au Sénat libérien depuis 2006, serait revenu de son comté d'origine le mercredi avant son décès.

Dernière sortie et hommage à Eyadema

Le sénateur Johnson a été vu pour la dernière fois le 25 novembre dernier lorsqu'il a baptisé l'auditorium de son université, en signe de reconnaissance, sous le nom de l’ancien Président du Togo, feu Gnassingbé Eyadema.

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Dans sa déclaration à cette cérémonie, Johnson a évoqué le rôle important joué par Eyadema dans la promotion de la paix au Libéria et dans toute l’Afrique de l’Ouest, le qualifiant d’« homme de paix ».

Parcours

Né le 6 juillet 1948 à Tapeta, dans le comté de Nimba, l'ascension de Johnson vers la notoriété a commencé en tant qu'officier de la Garde nationale libérienne, qui est devenue plus tard les Forces Armées du Libéria (AFL).

Johnson s’est allié au groupe rebelle du Front national patriotique du Libéria (NPFL) de Charles Taylor lorsqu’il a lancé la première guerre civile libérienne en 1989 pour renverser le Président Samuel Doe. En raison d’une rupture avec Taylor, Johnson a rapidement formé un groupe dissident du NPFL, le Front national patriotique indépendant du Libéria (INPFL), qui a capturé, torturé et exécuté en septembre 1990 le Président Doe. Cette exécution a attiré des critiques controversées sur la personne de Johnson.

Reconvertie en politique, PYJ a été sénateur 2005 dans le comté de Nimba et jouit d’une grande admiration auprès de ses compatriotes. Il s’est présenté à la présidentielle en 2011 et 2017, mais sans succès. Il a joué un rôle déterminant dans les dernières élections au Liberia.

Son soutien à George Weah lors du second tour de la présidentielle de 2017 a été déterminant pour la victoire de l’ancien ballon d’or. En 2022, Johnson a retiré son soutien à Weah, invoquant son mécontentement face au manque de représentation du comté de Nimba aux postes clés dans le gouvernement. Au-delà de la politique, Prince Johnson est devenu un fervent croyant chrétien et pasteur principal du Christ Chapel of Faith Ministry à Paynesville.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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