L'appel au calme et à la négociation de Youssouf Diabaté, maire de la commune de Gagnoa, a de fortes chances de tomber dans des oreilles de sourds, dans le litige foncier qui couve dans sa cité. 

En effet, depuis plusieurs mois maintenant, les villages de Kakrédou et de Barouhio aux côtés dun groupe de près de 400 acquéreurs de terrains contestent avec force, le titre foncier dun site de plusieurs hectares détenu par lex-chef du premier village cité, Alexis Zékré.

Ainsi, le mardi 19 novembre, après avoir présidé un conseil municipal, le maire de la commune de Gagnoa a rencontré la partie opposée au détenteur du titre foncier avec à sa tête le chef du village de Barouhio, Sylvain Otraud Dalouaméné, et le porte-parole de la notabilité du village de Kakrédou, Ferdinand Agbohoun.

Lors de cette rencontre dans la salle de mariage de la mairie, Youssouf Diabaté a joué la carte de l'apaisement en appelant cette partie au calme et à la négociation parce que, selon lui, la partie adverse détient « tous les documents légaux dont le titre foncier » faisant de lui le propriétaire du site litigieux au regard de la loi.

 « Il a tous les documents. Je ne suis pas juge, je ne peux pas dire comment il a fait pour avoir ses documents. Il a gagné le procès à Gagnoa et à Daloa, il a un certificat de non appel. () Ses documents datent de 1949 pour certains et de 1960 pour d'autres. Je ne sais pas quelle solution vous proposez, mais je vous conseille daller voir le Préfet départemental. La personne ressource pour régler ce problème, c'est le Préfet. Mais en tant que premier magistrat de la commune, je demande surtout à vous les acquéreurs de vous calmer. Allons doucement surtout que Monsieur Zékré est ouvert à la négociation. Ce nest par la force que ce problème peut être réglé. Je vais lutter pour ne pas que vous perdez, mais restez calmes » a-t-il conseillé quelque peu agacé. 

Cependant, l'appel au calme et au dialogue du maire de Gagnoa n'a pas eu, au regard de leurs propos, un écho favorable auprès des protestataires notamment les responsables des deux villages.

Pour le chef du village de Barouhio, Sylvain Otraud Dalouaméné, il n'y a aucun doute les documents que détient Alexis Zékré sont « antidatés ». Selon lui, il ne peut, en 2011, être aux Etats-Unis en raison de la crise post-électorale et se procurer un titre foncier en Côte dIvoire. Dautant plus, a-t-il ajouté, qu’à cette époque « l'administration ne fonctionnait pas ». Fort de ces « manquements », même si les deux villages acceptent la proposition du maire de rencontrer le Préfet départemental, ils projettent, aux dires du chef de Barouhio, « d'attaquer » Alexis Zékré, en portant l'affaire devant le conseil d'État. Même son de cloche du côté du porte-parole de la notabilité de kakrédou, village du détenteur du titre foncier.

« Il dit qu'il détient un titre foncier, nous allons attaquer ce titre foncier » a lâché Ferdinand Agbohoun.

Le constat est clair. Le litige foncier qui oppose les villages de Kakrédou et de Barouhio aux côtés de plusieurs acquéreurs de terrains, malgré les missions de bons offices du maire de Gagnoa et au regard des positions tranchées, nest pas prêt de connaitre une fin par le dialogue.

Wassimagnon