La 3è édition du Forum national du jeune cacaoculteur et chocolatier (FNJC) a ouvert ses portes, ce mardi 19 novembre 2024 à Abidjan. Placé sous le thème : " Jeunesse et cacaoculture durable en Côte d'Ivoire : défis (RDUE) en opportunités", ce forum qui se veut un cadre d'échanges entre les acteurs de la filière cacao et surtout de tribune de renforcement de l'intérêt des jeunes pour la culture du cacao, a mobilisé plusieurs personnalités au nombre desquelles des dirigeants de la filière cacao en Côte d'Ivoire. 

L'initiative portée par l'Union Inter Régionale des Coopératives de Café-Cacao de Côte d'Ivoire (U.TER.CC-CI) a choisi pour cette troisième édition de tabler sur l'importance d'une cacaoculture respectueuse de l'environnement. 

Selon le commissaire général de l'événement, Alahassane Diakité, le FNJC est une opportunité qui s'offre à la jeune génération de cacaoculteurs de prendre la relève de cette filière héritée de leurs prédécesseurs qui, par leur travail acharné, ont su la porter au panthéon de l'agriculture ivoirienne. 

" Sous feu le président Félix Houphouet Boigny, la Côte d'Ivoire est devenue le premier pays producteur mondial de fèves de cacao et grâce au leadership du président Alassane Ouattara, elle a su maintenir sa place et devenir aujourd'hui le premier broyeur de fèves de cacao. C'est à nous de relever les défis croissants du secteur, pour faire de la durabilité, une réalité. Ce combat pour un cacao durable doit être au coeur de notre engagement", a-t-il déclaré.

Parmi les défis auxquels la jeune génération de cacaoculteurs doit faire face, l'on peut citer le faible revenu des producteurs, les sécheresses croissantes, le changement climatique, le déficit de main d'oeuvre et l'utilisation excessive et abusive des pesticides aggravant la dégradation de l'environnement et perturbant la biodiversité. 

Pour Alahassane Diakité, "assurer la durabilité de la cacaoculture en Côte d'Ivoire", peut transformer tous ces défis énumérés plus haut, en opportunités pour la jeunesse. " 

Il a remercié le gouvernement et le Conseil du café-cacao qui ont réussi à travers leurs efforts, à redonner davntage de vigueur à cette filière. " A ce jour, nous ne sommes plus de simples planteurs, mais des producteurs qui contribuent à la réduction de la pauvreté dans ce secteur, faisant de notre cacaoculture un modèle d'agrobusiness durable pour notre pays. Sur le plan social, de nombreux progrès ont été réalisés avec une rémunération juste des producteurs et la construction d'infrastructures sociales de base dans les zones de productions de cacao", a-t-il indiqué. 

Le Commissaire général du FNJC a en outre, salué les initiatives de l'Etat en faveur de l'environnement et qui obligent les cacaoculteurs à prendre des mesures nécessaires pour se conformer aux différentes réglementations liées à ce sujet. 

S'agissant du règlement de l'UE sur la déforestation qui entrera en vigueur en 2025, Alahassane Diakité a appelé à la responsabilité de tous les cacaocultrirs pour le respect de ces mesures, afin de ne pas faire planer des menaces sur ce produit qui représente 14% du PIB ivoirien. 

" Ce forum a pour but de mobiliser, former et preparer les jeunes à faire face à cette nouvelle donne, afin d'assurer une gestion durable de l'activité humaine dans la cacaoculture sans nuire à l'environnement. Nous souhaitons inspirer une nouvelle génération de producteurs engagés, compétents et visionnaires", a annoncé le commissaire général. 

A sa suite, le directeur général du Conseil du Café-Cacao, Yves Birahima Koné, a encouragé les jeunes à cultiver le cacao qui, dit-il, est l'âme de la Côte d'Ivoire. Il a demandé à l'ensemble des jeunes d'imiter le chemin emprunté par les frères Diakité (Alahassane et Founseni) devenus aujourd'hui des acteurs clés de la filière. Car, en plus d'être des producteurs, ils sont aussi des transformateurs.

Dr Didier Gbocho, directeur de l'économie verte au ministère de la transition écologique a encouragé les jeunes cacaoculteurs à privilégier la préservation de l'environnement dans leurs différentes actions. Une attitude qui selon lui, a le don de pérenniser la culture du cacao si essentiel dans le système économique ivoirien.

Au nom du Ministre de la promotion de la jeunesse, Assui Anderson son directeur de cabinet adjoint a passé en revue les nombreux dispositifs mis en place par le gouvernement pour inciter les jeunes à embrasser le secteur agricole et principalement la culture du cacao. 

Le professeur Anguhi Téhua Pascal au nom du ministre d'État, ministre de l'agriculture, Adjoumani Kouassi, a traduit le soutien de son département ministériel au FNJC pour le travail important abattu pour dynamiser davantage cette filière. 

Ce forum a été meublé par des panels et des discussions en plénière. Il refermera ses portes, ce mercredi 20 novembre par une visite d'une usine de transformation de cacao à Divo, pour matérialiser l'attachement du forum à la question de l'industrialisation. 

Wassimagnon