Cameroun : Drame à l'Institut Saint-Laurent de Ndop, 13 étudiants et leurs encadreurs enlevés
Sur les routes de Ndop et Babessi dans le Nord-ouest (Ph)
Un nouveau drame vient s'ajouter à la longue liste des violences qui secouent la région du Nord-Ouest du Cameroun. Le 9 novembre dernier, la direction de l'Institut universitaire Saint-Laurent de Ndop a fait une annonce glaçante : onze de ses étudiants et leurs encadreurs ont été kidnappés par des combattants séparatistes.
Les faits se sont déroulés le samedi 2 novembre aux environs de dix heures, lors d'une sortie académique qui devait être routinière. Selon le communiqué officiel, le groupe se déplaçait à motocyclette vers Babessi dans le cadre d'un programme de sensibilisation. Leur voyage a brutalement été interrompu à Baba 1, où des hommes armés les ont interceptés. Ces derniers, se présentant comme des combattants d'Ambazonie de Baba 1, ont emmené de force les étudiants et leurs professeurs dans la brousse environnante.
La situation reste aujourd'hui très préoccupante. La direction de l'établissement rapporte avec inquiétude que toutes les tentatives de négociation sont restées lettres mortes. Les différentes parties prenantes qui ont tenté d'obtenir la libération des otages se heurtent à un mur de silence. Des sources locales laissent entendre que les ravisseurs pourraient exiger une rançon ou utiliser cet enlèvement comme levier politique.
Ce nouveau drame s'inscrit dans une stratégie récurrente des groupes séparatistes qui prennent régulièrement pour cible le milieu éducatif. L'ONU confirme cette tendance alarmante dans son dernier rapport, relevant pas moins de quatre attaques en septembre 2024 : trois dans la région du Nord-Ouest et une dans le Sud-Ouest, touchant indistinctement écoles publiques, confessionnelles et privées.
Face à cette escalade de violence qui perdure depuis 2017, la communauté internationale multiplie les appels au calme. En septembre dernier, l'ambassade des États-Unis à Yaoundé a rappelé avec force que les écoles doivent rester des sanctuaires d'apprentissage, condamnant fermement toute forme de violence contre les civils. Pourtant, malgré ces appels répétés, la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun continue de se dégrader, mettant en péril l'avenir de toute une génération.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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