Course poursuite élèves forces de l'ordre à Duékoué (Ph KOACI)

Les élèves du lycée moderne de Duékoué ont exprimé leur mécontentement cette semaine, amorçant un mouvement de grève dès le lundi 11 novembre pour dénoncer le manque de tables-bancs. La situation a dégénéré en échauffourées lors de la quatrième journée de protestation, révélant une profonde frustration au sein de cette institution.

Dès les premières heures du vendredi matin, la tension était palpable aux abords de l’établissement. Les forces de sécurité locales, déjà alertées par l'ampleur croissante du mouvement, se sont déployées pour empêcher toute extension de la grève à d'autres établissements voisins. Utilisant leurs équipements antiémeutes, les agents ont tenté de disperser les manifestants, certains élèves accompagnés de jeunes venus de la ville cherchant à étendre le mouvement de protestation.

Le déploiement des forces de défense et de sécurité (FDS) a été rapide et décisif. Face à la détermination des autorités, les élèves ont rapidement plié devant la répression. Certains, pris de panique, ont sauté par-dessus la clôture du lycée, tandis que d’autres ont profité des brèches dans le mur, issues de précédents incidents, pour s’échapper en direction des quartiers périphériques de Duékoué. Les routes secondaires menant vers Guiglo ont alors été envahies par des groupes d'élèves fuyant les lieux.

Malgré ces scènes de chaos, une lueur d'espoir semble poindre à l’horizon. Selon une source proche du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, une première livraison de 100 tables-bancs sur un total attendu de 500 devrait bientôt arriver au lycée. Cette décision vise à répondre à une partie des doléances exprimées par les élèves, bien que ce nombre reste encore insuffisant face à une population scolaire de 5200 élèves répartis dans seulement 43 classes. Cela représente une moyenne de 120 élèves par classe, une situation de surpeuplement alarmante qui risque d’affecter négativement la qualité de l’enseignement et les résultats scolaires à la fin de l'année.

La question reste désormais posée sur l’issue de ce mouvement : les élèves mettront-ils fin à leur grève dès lundi 18 novembre avec l’annonce des premières livraisons de matériel, ou les protestations vont-elles se poursuivre pour réclamer des mesures plus concrètes et immédiates ?

La semaine du 18 au 22 novembre pourrait bien être décisive pour l'avenir de ce lycée, emblème d'une crise plus large touchant les infrastructures scolaires en Côte d'Ivoire.

À suivre.

Jean Chresus, Abidjan