Côte d'Ivoire : Employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur, l'UNESCO connecte les étudiants de l'UFHB à une vingtaine d'entreprises chinoises
En Côte dIvoire, l'insertion des diplômés sur le marché du travail constitue un enjeu crucial pour le développement économique et social du pays. Selon l'Enquête Régionale Intégrée sur l'Emploi et le Secteur Informel (ERI-ESI) de 2017, la population en âge de travailler est estimée à 13 629 692 personnes, représentant 55,5 % de la population totale. Cette population est majoritairement jeune, avec 61,4 % des individus âgés de 16 à 35 ans, et se compose de 50,6 % d'hommes et de 49,4 % de femmes. Le taux de chômage en Côte dIvoire a augmenté, passant de 2,8 % en 2016 à 3,3 % en 2017. Pour les jeunes âgés de 15 à 34 ans, ce taux est encore plus préoccupant, atteignant 6,4 %. En tenant compte des différentes formes de sous-utilisation de la main-d'œuvre (chômage, sous-emploi lié au temps de travail, et main-d'œuvre potentielle), le taux combiné (SU4) s'élève à 26,2 % pour les jeunes, contre 20,2 % pour l'ensemble de la population, et 31,4 % pour la tranche d'âge 15-24 ans.
Par ailleurs, une étude menée entre 2012 et 2015 par le Centre de Recherche Microéconomique du Développement (CREMIDE), avec le soutien de l'Agence Française de Développement (AFD), révèle que le taux de chômage des diplômés du supérieur est de 17,1 %. Cette situation est largement attribuée à l'inadéquation entre la formation et l'emploi, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
Pour aider l'État ivoirien à relever ce défi d'insertion, l'UNESCO, à travers la phase III du projet UNESCO-Fonds en dépôt chinois (CFIT), a décidé de renforcer les partenariats entre les établissements d'enseignement supérieur et le secteur privé. L'objectif est de créer un écosystème propice à une meilleure insertion socio-professionnelle des diplômés. Ce projet, dédié à l'enseignement technique supérieur en Afrique, vise à renforcer les capacités des établissements d'enseignement supérieur afin de produire les compétences nécessaires au développement national. Cela passe par une collaboration étroite entre l'enseignement supérieur et l'industrie, l'adaptation des programmes aux besoins du marché du travail, et la promotion dun apprentissage axé sur les compétences.
Dans cette dynamique, la première édition de la « Journée du Partenariat et de l'Insertion Professionnelle » a été organisée le 14 novembre 2024, sous l'égide de l'UNESCO et de la République Populaire de Chine. Cet événement a eu lieu à l'amphithéâtre A de l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, en présence de l'Ambassadeur de la République Populaire de Chine en Côte dIvoire, du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Professeur Adama Diawara, du Ministre de la Jeunesse, Mamadou Touré, ainsi que dOmar Diop, président résident de l'UNESCO en Côte dIvoire, et dune vingtaine d'entreprises chinoises opérant dans le pays.
Ce forum a constitué une belle opportunité pour renforcer le dialogue entre les diplômés, les établissements d'enseignement supérieur et le secteur privé, dans le but d'améliorer l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Le Professeur Adama Diawara a salué cette initiative, soulignant quelle contribue à améliorer l'employabilité des diplômés. Il a également exprimé sa satisfaction quant à la participation des entreprises chinoises, qui ont pu interagir avec l'Université Félix Houphouët Boigny, notamment à travers l'UFR des Sciences des Structures de la Matière et de Technologie (SSMT).
« Cette journée est à saluer car elle permet à l'Université de présenter aux entreprises le profil de formation de ses apprenants. Elle offre également aux entreprises l'opportunité de faire connaître les possibilités d'emploi et de stages quelles proposent. Enfin, elle initie des échanges entre le monde de l'entreprise et les structures de l'enseignement supérieur, afin d'améliorer le contenu des formations et d'assurer que les compétences acquises par nos apprenants répondent aux exigences du marché de l'emploi », a-t-il déclaré.
Le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a également annoncé qu'une série de mesures et d'actions sont mises en uvre pour améliorer l'employabilité des diplômés ivoiriens. « Nous nous engageons à travers ces réformes à réduire le taux de chômage », a-t-il affirmé.
L'Ambassadeur de la République Populaire de Chine en Côte dIvoire, SEM. Wu Jie, a exprimé sa joie de participer à cette première journée du partenariat et de l'insertion professionnelle. « La Chine attache une grande importance au renforcement des capacités dans les pays africains. Grâce à notre collaboration avec l'UNESCO, nous avons établi le Fonds en dépôt chinois, qui est désormais dans sa troisième phase. Cette journée s'inscrit dans ce projet concret, et nous sommes convaincus que les entreprises chinoises, qui ont réalisé d'importants projets en Côte dIvoire, contribueront à la création d'emplois pour réduire le chômage des jeunes et renforcer le développement socio-économique du pays », a-t-il déclaré.
Omar Diop, président résident de l'UNESCO en Côte dIvoire, a également évoqué le projet CFIT. « Ce fonds chinois, géré par l'UNESCO, vise à répondre à la problématique de l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur. Nous avons déjà travaillé avec une cohorte d'étudiants pour renforcer leurs capacités, mais nous avons constaté qu'après l'obtention de leur diplôme, ils rencontrent des difficultés d'insertion professionnelle. C'est pourquoi nous avons mis en place un accompagnement, notamment à l'INPHB et à l’Université FHB où nous avons créé un centre carrière pour rapprocher l'industrie et le secteur privé des universités. Pour cette journée, nous avons mobilisé plusieurs entreprises du secteur privé, et l'Ambassadeur de Chine a joué un rôle clé en facilitant l'accès aux entreprises chinoises présentes en Côte dIvoire », a-t-il confié.
Wassimagnon
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