Cameroun : Au moins quatre morts et plusieurs personnes ensevelies dans un double éboulement
Engin enseveli lors du deuxième éboulement de la falaise (Ph)
Le ciel était comme tous les autres matins au-dessus de Dschang, dans l'Ouest du Cameroun. Ce mardi 5 novembre 2024, rien ne laissait présager le drame qui allait bouleverser la quiétude de cette route sinueuse, serpentant entre les falaises majestueuses qui font la fierté de la région.
10 h 40. Le premier grondement s'est fait entendre, selon un communiqué du gouverneur de la région de l’ouest, Augustine Awa Fonka. En quelques secondes, la terre s'est dérobée, déversant son flot de roches et de boue sur l'axe Dschang-Santchou. Les témoins ont assisté, impuissants, à cette première manifestation de la nature. Rapidement, les autorités se sont mobilisées. La Délégation Régionale des Travaux Publics et la Mairie de Dschang ont dépêché leurs équipes, leurs engins lourds prêts à livrer bataille contre les débris qui obstruaient la chaussée.
Mais la nature n'avait pas dit son dernier mot. Toujours selon le communiqué du gouverneur, alors que les machines rugissaient et que les ouvriers s'activaient pour rétablir la circulation, un second grondement, plus puissant encore, a retenti vers 14h30. Cette fois-ci, la falaise s'est effondrée dans un fracas assourdissant. Cet éboulement a englouti tout sur son passage : « Les trois engins de chantier, les véhicules qui attendaient de passer, et même les motocyclettes qui tentaient de se faufiler entre les obstacles ».
Dans ce chaos de terre et de ferraille, des vies ont été fauchées. Les images capturées par un drone survolant la zone ont révélé l'ampleur de la catastrophe : trois coasters, cinq véhicules picnic, et plusieurs motocyclettes ensevelis sous les décombres. Des passants, des riverains, des ouvriers... tous pris au piège de cette tragédie imprévue.
Le gouverneur Augustine Awa Fonka, dans son communiqué emprunt de gravité, a annoncé la terrible nouvelle, « quatre corps ont déjà été extraits des décombres ». Mais combien d'autres restent encore prisonniers de cette terre qui les a trahis ? Les équipes de secours, seules autorisées à s'approcher de cette zone devenue tombeau à ciel ouvert, poursuivent inlassablement leurs recherches.
La route, cette artère vitale reliant Santchou à Dschang, est désormais fermée, comme une cicatrice béante dans le paysage. Les voyageurs doivent emprunter un long détour par Mélong, Kékem, Bafang et Bafoussam. Les habitants, eux, ont reçu l'ordre de s'éloigner de ces falaises devenues menaçantes, qui grondent encore sourdement, comme si elles gardaient en leur sein d'autres secrets tragiques.
Ce mardi, la falaise de Dschang a rappelé à tous que la nature, aussi majestueuse soit-elle, peut parfois se montrer impitoyable. Dans les villages alentours, les prières s'élèvent pour les victimes, pendant que les secouristes continuent leur macabre besogne, espérant que le bilan ne s'alourdira pas davantage.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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