Côte d'Ivoire : Accès aux enclos du nouvel abattoir d'Anyama, des marchands de bétail s'insurgent contre la somme de 500.000 fcfa exigée par des individus
Ce samedi 2 novembre 2024, l'Union régionale des sociétés coopératives de marchands de bétail d'Abidjan (URSCMABA), dirigée par Mory Coulibaly, a organisé une réunion au centre pilote de Port-Bouët, au sud d'Abidjan, pour discuter des préoccupations cruciales concernant l'accès au nouvel abattoir d'Anyama. Cette rencontre, qui a rassemblé de nombreux membres de l’union, ainsi que des représentants de la presse, a mis en lumière des pratiques jugées illégales et inacceptables.
Les marchands de bétail ont dénoncé l'exigence d'un paiement de 500.000 FCFA, réclamé par des individus non identifiés, pour accéder aux enclos de l'abattoir. Cette situation a été qualifiée d'« escroquerie organisée » par l'URSCMABA. Selon Seydou Toé, vice-président de l'union, ces pratiques sont le fait de personnes malintentionnées qui profitent de la mise en demeure émise par le district d'Abidjan à l'encontre des marchands, les incitant à quitter l'ancien abattoir de Port-Bouët pour le nouveau site.
« Ces individus extorquent de l'argent aux commerçants en leur demandant 125.000 FCFA et leurs pièces d'identité, tout en leur promettant des terrains sur le nouveau site. Malheureusement, de nombreux commerçants, ayant perdu leur dortoir à Port-Bouët, tombent dans le piège. En plus de cela, ils demandent la somme de 500.000 FCFA à ces commerçants pour l’obtention des enclos, c’est inadmissible », a déclaré Seydou Toé, visiblement indigné. Il a également appelé le district d'Abidjan à ouvrir une enquête sur ce réseau d'escroquerie, insistant sur le fait que si des paiements devaient être effectués, ils devraient être versés dans les caisses de l'État, accompagnés de reçus officiels.
Mory Coulibaly, président de l'URSCMABA, a encouragé les commerçants à faire preuve de vigilance et à se tourner vers leur union pour obtenir des informations fiables concernant leurs activités. Il a rappelé que le site de l'abattoir d'Anyama a été aménagé par l'État de Côte d'Ivoire pour un coût de 53 milliards FCFA. « Si des montants devaient être versés, cela incomberait au district de les communiquer. Pour l'heure, nous n'avons reçu qu'une mise en demeure, et aucune demande de paiement de 500.000 FCFA », a-t-il précisé.
Le président a également averti que toute personne remettant de l'argent à des tiers autres que les autorités officielles le fait à ses risques et périls. « Les conditions d'installation des commerçants seront clarifiées ultérieurement », a-t-il dit.
Lors de cette réunion, l'URSCMABA a également exprimé sa gratitude envers l'État et le district d'Abidjan pour la rapidité des travaux de construction du nouvel abattoir d'Anyama et des infrastructures connexes.
Kouassi Ndri, secrétaire général de l'Union Régionale des Transformateurs de la filière bétail viande, a remercié le ministre-gouverneur du district d'Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo, pour les mesures mises en place pour soutenir le secteur de la boucherie. Il a souligné l'importance du prélèvement sur les frais d'abattage, qui permettra de créer un fonds de stabilisation pour le prix de la viande. Il s'est également réjoui que ce fonds, issu des 1500 FCFA de frais d'abattage par tête de buf, soit temporairement bloqué par le district d'Abidjan jusqu'à ce que son utilisation soit clarifiée, afin de garantir qu'il profite à tous les acteurs de la chaîne.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les marchands de bétail en Côte d'Ivoire et souligne la nécessité d'une régulation stricte pour protéger les acteurs du secteur.
Wassimagnon
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