Cameroun : Où en sommes-nous avec l'affaire Longuè Longuè artiste critique envers le régime Biya ?
Longuè Longuè artiste camerounais (Ph)
La vidéo montrant des actes de torture présumés sur le chanteur camerounais Longuè Longuè continue de provoquer une onde de choc au Cameroun et pousse les organisations de défense des droits de l'Homme à l'action. Le ministère de la Défense a ordonné l'ouverture d'une enquête, tandis que le REDHAC porte l'affaire devant les instances internationales.
Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, a ordonné une enquête suite à la diffusion d'une vidéo troublante montrant le chanteur camerounais, connu pour ses critiques envers le pouvoir de Yaoundé, subir des actes de torture. Dans son témoignage, l'artiste pointe directement du doigt des membres de la Sécurité militaire (Semil) de Douala, dans la région du Littoral.
REDHAC au créneau
Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) n'a pas tardé à réagir. Lors d'une conférence de presse tenue à Douala ce mardi 29 octobre, l'organisation a annoncé son intention d'engager des poursuites judiciaires contre le gouvernement camerounais.
« Nous allons envoyer la lettre au président de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples et au rapporteur spécial sur les actes de tortures des Nations Unis », a déclaré Maximilienne Ngo Mbe, secrétaire exécutif du REDHAC.
Maître Alice Nkom, appuyant cette démarche, a souligné l'importance internationale de cette affaire : « L'affaire Longue Longue est extrêmement importante. Elle intéresse le monde entier et le monde de la justice où nous allons l'amener. La loi qui punit la torture dans notre pays nous vient du législateur international. »
Bilan inquiétant de l'impunité
Maximilienne Ngo Mbe déplore le manque de résultats concrets dans les affaires précédentes de torture, « À chaque fois, on nous dit qu'on a ouvert une enquête, mais on n'a jamais vu de résultats. Ou alors quand on voit des résultats d'enquête, ce ne sont que les exécutants qui ont des peines, et même des peines mineures. » Elle rappelle que la loi prévoit pourtant des peines allant jusqu'à dix ans d'emprisonnement, voire la prison à vie pour ces actes.
Actuellement en Europe, Longkana Agno Simon, plus connu sous le nom de Longuè Longuè, a formellement identifié deux gradés de gendarmerie qu'il accuse d'être impliqués dans ces actes. Craignant pour sa vie, l'artiste a déclaré qu'il n'envisagerait un retour à Yaoundé qu'une fois justice rendue.
Alors que l'enquête ordonnée par le ministère de la Défense suit son cours, aucune interpellation n'a encore eu lieu dans cette affaire qui continue de secouer l'opinion publique camerounaise et désormais, la communauté internationale.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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