Cameroun : L'État criminel démasqué, un système de gouvernance basé sur la violence et l'impunité, selon le Dr Louis-Marie Kakdeu
le Dr Louis-Marie Kakdeu, deuxième Vice-Président National du SDF (Ph)
Dans une analyse, le Dr Louis-Marie Kakdeu, deuxième Vice-Président National du SDF, dresse un portrait alarmant de la situation au Cameroun, où l'État serait devenu le principal acteur de sa propre déchéance.
Un État devenu « malfaiteur »
« L'État du Cameroun est devenu un malfaiteur : ce sont ceux qui sont censés vous protéger qui représentent une menace pour votre vie », affirme sans détour Dr Kakdeu. Cette déclaration choc s'appuie sur une série de faits troublants qui témoignent d'une dérive systémique.
L'analyse du Dr Kakdeu révèle plusieurs aspects inquiétants de cette criminalisation :
Sur le plan administratif : Des autorités publiques qui outrepassent leurs fonctions. Un sous-préfet a notamment ordonné "d'abattre" un citoyen, tandis que le préfet du Mfoundi a menacé de "déportation" des opposants hors de Yaoundé.
Sur le plan financier : Une gestion opaque des fonds publics illustrée par cette citation troublante du ministre des finances devant l'Assemblée nationale : « Demandez, on vous donnera ; frappez, on vous ouvrira ! »
Sur le plan sécuritaire : L'affaire Martinez Zogo a mis en lumière un système où « la torture, la sodomie, la soumission forcée, l'humiliation sont au cœur des pratiques du pouvoir ».
Pays en état de guerre
La situation sécuritaire est particulièrement préoccupante : « En 2024, 6 régions sur 10 sont en situation d'insécurité préoccupante et 3 régions sont en situation de guerre », souligne l'auteur. Cette instabilité serait entretenue par ce que Kakdeu appelle "la promotion de l'économie de guerre par les tenants du pouvoir".
Appel à l'action
Face à cette situation critique, Dr Kakdeu lance un appel urgent à la mobilisation : « Le rapport des forces sera toujours en faveur des forces du mal si une plus grande mobilisation des camerounais, où qu'ils soient, n'est pas attestée pour renverser la vapeur ».
Cette analyse s'inscrit dans la continuité des travaux de chercheurs comme Jean-François Bayart et Béatrice Hibou sur la criminalisation de l'État en Afrique. Le cas du Cameroun semble malheureusement en être une illustration particulièrement frappante, où l'impunité et la violence sont devenues des instruments de gouvernance, conclut le Dr Kakdeu.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au
237 691154277-oucameroun@koaci.com
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