Côte d'Ivoire: 2è édition de Abidjan Border Forum, les acteurs posent les bases d'une collaboration renforcée pour une meilleure gestion des ressources naturelles aux frontières africaines
La deuxième édition de Abidjan Border Forum s'est tenue du 23 au 25 octobre 2024 au Parc des expositions d'Abidjan. Cet événement a rassemblé des acteurs de la coopération transfrontalière pour discuter des défis et des opportunités liés à la gestion des frontières en Afrique.
À l'issue des débats, des recommandations et des résolutions ont été adoptées à l'unanimité.
A l'endroit de l'Union Africaine (UA), il est recommandé, la gestion partagée des ressources naturelles. Les acteurs souhaitent que cette demande soit considéré comme un pilier essentiel de la coopération transfrontalière et le renforcement de la coordination.
Ils encouragent également la collaboration entre l’UA, les organisations sous-régionales et les États membres sur la gestion des ressources partagées, la ratification de la Convention de Niamey.
Exhorter les États membres à ratifier ce texte pour renforcer la coopération transfrontalière, la mobilisation des ressources. Inciter les États à mobiliser des ressources pour la démarcation et la réaffirmation des frontières, le prolongement de la date butoir de 2027. Reconsidérer cette échéance pour permettre une meilleure gestion des frontières, le renforcement des capacités. Doter le Programme Frontière de l'UA des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063.
A l'endroit des organisations sous-régionales, les participants recommandent le soutien accru aux activités transfrontalières. Faire de la coopération transfrontalière un instrument de sécurité et d’intégration à travers la mise en œuvre des programmes de délimitation.
Accroître les efforts pour soutenir les initiatives de démarcation des frontières, une approche systémique des conflits. Changer de paradigme pour traiter les conflits frontaliers, le positionnement des structures frontalières. Intégrer ces structures dans les projets de coopération transfrontalière.
A l'endroit des Partenaires Techniques et Financiers, ils recommandent la priorisation des projets frontaliers. Inscrire la gestion des ressources naturelles partagées comme une priorité, le respect du principe de subsidiarité. Favoriser les initiatives locales dans la mise en œuvre des projets, la collaboration renforcée. Travailler étroitement avec les structures chargées des frontières pour assurer l’efficacité des projets.
A l'endroit des États, les participants appellent à la ratification de la convention sur la coopération transfrontalière. Ils encouragent les États à formaliser cet engagement, à la promotion de la diplomatie.
Favoriser la négociation pour résoudre les différends frontaliers, à la participation accrue des femmes et des jeunes. Renforcer leur rôle dans les projets de gestion des ressources, aux investissements dans les espaces frontaliers. Améliorer les infrastructures pour renforcer la présence de l’État, à la création de fonds régionaux, pour lutter contre le changement climatique et gérer durablement les ressources.
A l'endroit des structures en charge des frontières, les participants recommandent la mise en place de projets de gestion intégrée des ressources. Initier des projets locaux de coopération, le renforcement des capacités. Former les acteurs frontaliers pour le financement de projets climatiques, la création d’espaces d’excellence. Améliorer les connaissances sur les droits et les enjeux frontaliers, la mise en place d'un Réseaux de journalistes.
Promouvoir une meilleure compréhension des questions de gouvernance des frontières, la création d'un prix international de recherche. Valoriser les études sur la gouvernance des frontières.
Les participants ont décidé que Abidjan Border Forum deviendrait le rendez-vous incontournable des acteurs frontaliers africains, co-organisé par la Côte d'Ivoire et la Commission de l'Union Africaine, se tenant tous les deux ans à Abidjan.
Ils ont également adopté le concept opérationnel de « Frontières vertes africaines », promouvant une gestion durable des ressources naturelles. Enfin, il a été convenu que la coopération transfrontalière constitue un outil essentiel pour gérer les problématiques liées aux frontières, en particulier celles relatives aux ressources partagées.
Ces recommandations et résolutions visent à renforcer la coopération, à favoriser la paix et à assurer une gestion durable des ressources naturelles au sein des espaces frontaliers africains.
Lors de la cérémonie de clôture du Forum des Frontières d’Abidjan, le Général Vagondo Diomandé, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, représentant le Premier Ministre, a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus durant les trois jours de travaux. Il a souligné que la problématique de la gouvernance des frontières africaines, en particulier la gestion intégrée des ressources naturelles partagées, devait désormais figurer parmi les priorités des politiques gouvernementales en Afrique.
Le Général a également noté l'enthousiasme généré par le forum, indiquant une évolution significative dans la vision de la gouvernance des frontières par les décideurs publics, ainsi qu'une meilleure compréhension des enjeux frontaliers par les populations et la société civile.
Il a rassuré l'Union Africaine et les partenaires au développement de l'engagement du Gouvernement ivoirien à faire de la gouvernance des frontières un axe essentiel de son développement, conformément à la vision du Président Alassane Ouattara. Le gouvernement s'engage à mettre en œuvre la Politique Nationale de Gestion Intégrée des Frontières, visant à transformer les zones frontalières en espaces de sécurité, de cohabitation pacifique et de développement socio-économique, bénéficiant ainsi aux populations ivoiriennes et à leurs voisins.
Enfin, le Général Vagondo a félicité le Secrétaire exécutif de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI) et son équipe pour l’excellent travail réalisé dans l’organisation de ce forum et pour les initiatives menées en faveur des zones frontalières.
Après trois jours de réflexions, d'échanges et de partages d'expériences sur la gestion intégrée des ressources naturelles dans les zones frontalières africaines, le Commissaire Général, Diakalidia Konaté, a souligné l'importance de cette rencontre pour renforcer la coopération entre les acteurs étatiques, non étatiques et les partenaires au développement.
Il a exprimé sa satisfaction quant aux interactions fructueuses qui se sont déroulées durant le forum, affirmant que ces échanges contribuent à donner une nouvelle dynamique à la gouvernance des frontières en Afrique. Konaté a plaidé pour que cette question devienne un axe central des politiques publiques, visant à transformer les zones frontalières en espaces de sécurité, de paix et de développement.
Le Commissaire général a également souligné l'objectif de faire de Abidjan Border Forum un rendez-vous incontournable pour les acteurs frontaliers et les chercheurs, en appelant à renforcer sa notoriété et sa dimension au sein de la stratégie globale des acteurs concernés. Selon lui, il est essentiel de transformer les frontières en passerelles d’intégration plutôt qu’en barrières.
Ce forum a ainsi posé des bases solides pour une collaboration renforcée et une meilleure gestion des ressources naturelles aux frontières africaines, appelant tous les acteurs à poursuivre cette dynamique.
Wassimagnon
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